mercredi 9 mai 2012

"Lily Bard, t.1: Meurtre à Shakespeare" de Charlaine Harris



Quatrième de couv':

Je m'appelle Lily Bard et je mène une petite vie tranquille à Shakespeare, Arkansas, où je me suis installée pour oublier mon passé. Aujourd'hui, tout a changé. En rentrant, j'ai fait une macabre découverte : le cadavre de mon propriétaire. Après avoir paniqué et mis mes empreintes partout, je me suis éclipsée... Je n'ai plus le choix, il faut que je retrouve l'assassin avant que l'on ne vienne sortir les squelettes de mon placard...

Avis:

Voici un livre qui se trouve à tort dans le rayon fantasy/SF des librairies, car il s’agit indubitablement d’un roman noir.

Écrit bien avant « la communauté du sud » et « les mystères d’Harper Conelly », Lily Bard n’a en commun avec ces deux séries que son héroïne qui sort des clichés habituels. Charlaine a un penchant manifeste pour les héroïnes qui paraissent ordinaires et qui possèdent un passé douloureux, caractéristiques qui font naître de l’empathie chez le lecteur. Femme de ménage, sportive durant son temps libre, elle est le genre de personne que l’on croise facilement dans la rue, que l’on peut avoir dans son cercle d’amis. Mais Lily Bard a un secret, pesant et douloureux qui rend toute vie sociale difficile pour elle. Blessée, fragilisée, Lily est une héroïne qui a du mal à se faire adopter ; enfin, c’est ce que j’ai ressenti jusqu’à l’instant où l’on apprend ce qui lui est arrivé. Dès lors, on comprend mieux sa manière de vivre, ses rapports plutôt glacials avec les personnes qui croisent son chemin. Partie s’installer à Shakespeare pour y couler une vie tranquille, elle découvre son propriétaire mort à deux pas de chez elle. Par sa profession, elle entend et voit beaucoup de choses, ce qui va l’amener à résoudre l’intrigue.

Autant le dire, l’intrigue est peu palpitante et peu complexe. Charlaine Harris s’est davantage concentrée sur l’aspect social de son histoire. Elle nous plonge dans la vie ordinaire d’une petite ville américaine avec des protagonistes qui le sont aussi. Même si ce caractère ordinaire nous fait nous sentir plus proches des personnages de ce roman, c’est ce qui rend aussi cette lecture un peu ennuyeuse. Car il faut bien l’admettre, il manque à ce roman une petite touche d’originalité et de peps.

Loin d’être le meilleur Charlaine Harris que j’ai lu, ce livre se laisse toutefois lire et peut très certainement trouver un public. Reste à voir si le deuxième tome sera plus palpitant.


Note: 2,5/5

samedi 7 avril 2012

[Défi2012 #6] Vampire et célibataire - Queen Betsy 1 de MJ Davidson


Quatrième de couv':

Elle voulait juste être la reine du bal...
Elle va devenir la reine des vampires !
La série de bit-lit pour toutes celles qui dévorent de la chick-lit !


À son réveil à la morgue, Betsy Taylor découvre qu'elle est un vampire. Même si sa nouvelle condition possède de
nombreux avantages, elle a bien du mal à s'habituer à son régime à base de liquide. Et même si sa mère est ravie
d'apprendre que la mort ne lui empêchera pas de lui rendre visite, ses nouveaux amis nocturnes, eux, ont la
conviction ridicule qu'elle est la reine annoncée par la prophétie.


Avis:

Queen Betsy, pour faire simple, c’est un mélange de chick-lit et de bit-lit, dont le lectorat visé est définitivement féminin.

Elisabeth Taylor (non, ce n’est pas l’actrice) alias Betsy est une jeune femme moderne. Victime de la crise, cette secrétaire, fan de chaussures, se retrouve du jour au lendemain sans emploi. Et comme un problème n’arrive jamais seul, elle se fait renverser par une voiture. Mais voilà, elle se réveille trois jours plus tard dans… un cercueil !

La jeune femme n’est plus humaine. Elle appartient désormais aux créatures de la nuit, de celles qui ont des crocs et boivent du sang.

Dans ce premier tome, nous suivons les premiers pas plutôt mouvementés de Betsy dans sa nouvelle vie. Betsy est le genre d’héroïne qu’on retrouve fréquemment dans la chick-lit : jeune, fan de mode avec un sérieux penchant fétichiste pour les chaussures de créateurs, pas très finaude et égocentrique. Centrée sur sa petite vie, elle a du mal à réaliser ce qu’elle est devenue et le crie presque sur tous les toits sans en mesurer les conséquences. D’ailleurs, il est très surprenant de voir avec quelle facilité sa meilleure amie, son nouveau colocataire et ses parents acceptent sa nouvelle situation, et en toute honnêteté ce n’est pas très crédible. S’ajoute à cela une bande vampires bien décidés à lui faire respecter leurs règles. Seulement, Betsy n’aime pas qu’on lui dicte sa conduite et cela va déboucher sur des dialogues et des situations déjantées.
C’est le genre de livre qu’on lit en vacances pour se détendre ou pour se divertir sans trop réfléchir. N’y cherchez donc pas de la grande littérature ou matière à réflexion, car vous serez déçus.

Pour ma part, j’ai passé un moment divertissant, et je lirai très certainement le deuxième tome pour voir comment va évoluer Queen Betsy.

Note: 2,75/5

Catégorie "auteurs nord-américains vivants"


jeudi 5 avril 2012

[Défi2012 #5] "Sara" de Marion Zimmer Bradley



Quatrième de couv':

A l'annonce de la mort brutale de ses parents et de son frère, l'univers de Sara Latimer s'écroule. Désespérée, elle part s'installer dans une vieille maison en Nouvelle-Angleterre, héritage inattendu d’une grand-tante. Un endroit bien curieux, en fait, semblable à un véritable château hanté... Une présence mystérieuse semble s'y épanouir, dont Sara commence à subir l'influence. Envoûtée par d'étranges sortilèges, elle se métamorphose peu à peu, participe à des messes noires, et se laisse entraîner dans des amours dévoyées... Qui est la véritable Sara ? Cette fascinante sorcière qui donne libre cours à ses pulsions érotiques, ou bien une jeune femme ordinaire à l'esprit fragilisé par la douleur ?

Avis:


Lu, il y a de nombreuses années, « Sara » n’aura laissé qu’une faible empreinte dans mon esprit. Et sincèrement, il ne restera pas grand-chose de cette relecture. Il faut avouer que Marion Zimmer Bradley nous a habitués à bien mieux. Évidemment, l’on retrouve sa plume délicate et savoureuse, capable de nous en dire suffisamment pour éveiller notre imagination sans déborder sur des territoires qui pourraient devenir scabreux. Marion Zimmer Bradley est comme ces conteurs qui trouvent les mots justes pour vous embarquer dans leur histoire. C’est ce qui est magique. On se laisse prendre au jeu en suivant Sara. Cette jeune fille qui vient de perdre coup sur coup son frère, sa mère et son père nous touche. Fragile et forte à la fois, la jeune femme a ce qu'il faut pour qu’on s’y attache.

Mais tout ceci ne rend pas pour autant le livre exceptionnel. Soyons honnêtes, l’histoire que nous narre l’auteur ne brille pas franchement par son originalité. Le déroulement de l’intrigue est classique et ne nous offre que peu de surprises. Les clichés abondent, ce qui finit de lasser.

L’histoire commence par un changement de vie, thématique éculée dans la littérature fantastique, mais qui a toujours son petit effet. Ainsi, Sara qui vient de perdre toute sa famille se retrouve propriétaire d’une vieille maison dans une campagne reculée et austère. Elle plaque tout et quitte la ville pour le monde rural. Une fois de plus, nous avons le droit à l’éternel cliché de la campagne source de tous les maux : population sauvage, inculte et consanguine. Et pour finir, nous avons la sorcellerie qui rime avec lubricité. On a une héroïne qui en 250 pages va avoir une relation sexuelle avec deux hommes différents le jour même de son arrivée. Par la suite, elle vivra une expérience lesbienne, sera la victime plus ou moins consentante d’une trournante aux airs d’orgie satanique et expérimentera même un plan à trois. Bien sûr, tout cela se passe sous l’influence de la sorcellerie. Certes, Marion Zimmer Bradley est connue pour décrire les scènes érotiques avec finesse et style, et d’ailleurs on ne tombe jamais dans le salace, mais je trouve que pour un petit roman comme celui-ci les scènes sont trop nombreuses et ne servent en rien l’intrigue.

Tous ces clichés maintes fois mâchouillés par de nombreux auteurs ne sont pas désagréables à retrouver, mais il manque à cet assemblage le petit truc en plus qui pourrait rendre le texte de Bradley original. Alors, je ne cacherai pas qu’on s’y laisse prendre, seulement la recette ne marquera pas l’esprit à cause de cette impression de déjà vu.

La fin m’a paru trop facile et trop rapidement menée. Le happy end est au rendez-vous avec une jolie moralité qui ravira les optimistes et les fleurs bleues de service : l’amour est plus fort que tout ! Oui, oui, même les forces du mal ne font pas le poids contre l’Amour.

Vous aurez compris, cela ne m’a pas convaincue. Et je comprends sincèrement ce qui fait que j’avais zappé cette lecture de mon esprit. L’histoire avait une bonne base, mais l’auteur s’est trop focalisé sur l’aspect érotique de la sorcellerie et l’histoire d’amour moyennement palpitante. Une lecture sympa, mais sans plus.

Note: 2/5

Catégorie "auteurs décédés" 

lundi 19 mars 2012

"Deux fois n'est pas coutume" de Janet Evanovich


Quatrième de couv':
Stéphanie Plum est chasseuse de primes. Sa spécialité : ramener les libérés sous caution récalcitrants au tribunal. Un job sans grande surprise, sauf quand il s'agit de mettre la main sur Kenny Mancusso. Un vrai coriace, trempé dans une affaire de trafic d'armes, qui passe son temps à découper des cadavres et à envoyer les morceaux à Stéphanie. Sans compter les cercueils disparus d'une entreprise de pompes funèbres... Un vrai casse-tête. Évidemment, tout irait mieux si Morelli, flic et pot de colle, n'était pas toujours pendu à ses basques. Heureusement, Stéphanie a une grand-mère qui s'y connaît en flingues et en salons funéraires.

Avis:

Dans cette deuxième aventure de Stéphanie Plum, nous y retrouvons tous les ingrédients du premier tome. Les personnages sont égaux à eux-mêmes. Stéphanie est toujours aussi maladroite en tant que chasseuse de prime. Sa relation avec Joe Morelli est toujours au stade du jeu du chat et de la souris. Tandis que Stéphanie s’obstine à garder ses distances, Joe Morelli a entrepris de s’incruster dans la famille de la jeune femme. Séduire les parents de Stéphanie est une chose, mais convaincre celle-ci est une autre affaire qui reste en suspens…

Alors une fois de plus, l’intrigue n’est pas ce que Janet Evanovich privilégie ici. Comme dans le premier tome, Stéphanie doit mettre la main sur un type, qui se trouve être le cousin de Joe Morelli. Comme dans le premier, la chasseuse de prime va de nouveau attirer les détraqués de service. C’est basique et sans grande surprise. Habituellement, je délaisserai ce genre de bouquin.

Mais qu’est-ce qui me plaît dans cette série ? Sa grande dose d’humour. Et cette fois-ci, c’est le côté loufoque de mamie Mazur qui nous fait rire. Dans ce deuxième opus, la grand-mère de Stéphanie tient une place prépondérante. Je dirais même qu’elle vole un peu la vedette à sa petite-fille. Elle accumule les bourdes un peu comme Gaston Lagaffe et n’a pas sa langue dans sa poche.

C’est une lecture récréative qui remplit parfaitement sa mission. Je ne lirai certainement pas toute la série d’une traite, mais j’en poursuivrai la lecture pour me détendre entre deux lectures plus sérieuses. 

Note: 3/5