mercredi 30 novembre 2011

"Un secret de famille" (tome2: Princes marchands) de Charles Stross



Quatrième de couv':
Miriam, jeune journaliste sur le point de livrer un scoop, a été kidnappée. Elle se trouve dans un univers parallèle proche du Moyen Age et doit s'y adapter. Miriam et sa protégée Brillana sont victimes d'attentats. Ces coups fourrés proviennent d'un troisième monde proche du XIXe siècle industriel. Miriam se donne pour but de moderniser ces deux mondes avec nos technologies modernes.

Avis:

Retrouver Miriam a été un réel plaisir. La jeune femme est toujours elle-même, avec son caractère bien trempé et sa volonté de réussir ses projets coûte que coûte. Toujours en danger, elle doit se méfier de tout le monde, y compris des personnes qui lui viennent en aide. En découvrant un troisième monde parallèle, elle va pouvoir mettre enfin en place son projet économique qui repose sur la vente des idées. Mais rien ne se fera dans la facilité, car une branche du Clan soi-disant disparue va réapparaître. Les problèmes se multiplient, les menaces aussi. Sur la corde raide tout au long de ce tome, Miriam va faire preuve d’une sacrée détermination pour arriver à ses fins.

Le troisième monde dans lequel nous plongeons a des airs de steampunk, mais cela ne suffit pas pour autant à classer ce second tome dans cette catégorie. Pourquoi ? Peut-être parce qu’on ne passe pas l’intégralité de l’histoire dans cette dimension. Les deux autres mondes restent très présents, ce qui fait que nous n’en apprenons pas assez sur ce nouveau monde. Partagée entre sévérité, austérité et progrès, cette dimension a du potentiel, et l’on croise les doigts pour y retourner dans le troisième opus.

Les personnages secondaires déjà présents dans le premier tome prennent de l’ampleur. Certaines révélations les concernant apportent quelques rebondissements au fil de la lecture (mais je n’en dirai pas plus). De nouveaux visages apparaissent et l’on sent à la fin qu’ils vont probablement réserver à Miriam quelques surprises.

Si vous avez apprécié le tome 1, je ne peux que vous encourager à lire la suite, car elle est vraiment à la hauteur. La plume de Stross est efficace et nous transporte sans difficulté dans cette histoire divertissante et qui change un peu.

Note: 3,75/5 

jeudi 17 novembre 2011

"Au douzième coup de minuit" de Patricia Wentworth



Quatrième de couv':

Comme tous les ans, James Paradine a réuni sa famille pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Mais cette année, au dessert, il lâche une bombe : l'un des convives l'a trahi gravement. Il donne au coupable jusqu'à minuit pour venir le retrouver dans son bureau et se " confesser ". Le Jour de l'An, au matin, on retrouve Sir James Paradine mort. Et ce n'est pas un accident... 

Par quel hasard étrange Maud Silver réside-t-elle pour quelques jours dans le village voisin? La charmante et excentrique vieille demoiselle, munie de son éternel tricot, ne pourra pas s'empêcher de mener sa propre enquête.


Avis:

Avec ce roman, nous plongeons dans l’Angleterre des années 40. Donc ambiance surannée assurée, et c’est très agréable et reposant. C’est le genre de bouquin à savourer avec une tasse de thé et des petits biscuits.
Miss Silver, aînée de Miss Marple, est l’incarnation de l’ « armchair detective ». Discrète, sympathique en tout point, elle passe son temps à tricoter. Mais attention, elle ne perd pas pour autant une miette de ce qui se dit autour d’elle. Et c’est grâce aux propos des uns et des autres qu’elle finit par résoudre l’enquête qui nous est présentée ici.
De l’enquête, je dirai qu’elle est plutôt classique avec une grosse impression de déjà-vu. Bien construite, elle reste assez évidente et l’on en vient à deviner progressivement qui est le coupable. Donc pas vraiment de révélations surprenantes à la fin. Si vous aimez les enquêtes policières au sein d’une famille où chaque membre à quelque chose à se reprocher, vous aimerez cette histoire.
Patricia Wentworth n’égale peut-être pas Agatha Christie quant à la complexité de l’intrigue, mais l’on sent très nettement l’influence qu’elle a dû avoir sur celle qui est devenue la reine du polar.
Même si ce livre ne révolutionne pas le genre, il reste une lecture plaisante qui se dévore en un rien de temps. Et je lirai sans l’ombre d’un doute les autres enquêtes de Miss Silver.

Note: 3/5

mercredi 16 novembre 2011

"Vieux démons" tome 1 Nightside de Simon R. Green



Quatrième de couv':
Je m'appelle Taylor, John Taylor. Ma carte de visite dit que je suis détective privé, mais en fait je suis plutôt un expert pour retrouver les objets perdus. Ça fait partie du don avec lequel je suis né... dans le Nightside. J'en suis parti il y a pas mal de temps pour sauver ma peau et ce qu'il me restait de raison. Aujourd'hui, je gagne ma vie au grand jour. Mais ces derniers temps, les clients se font rares. Aussi, lorsque Joanna Barrett a débarqué dans mon bureau, le fric suintant par tous les pores de sa peau, pour me demander de retrouver sa fugueuse de fille, je n'ai pas pu dire non. C'est là que j'ai découvert où sa fille s'était barrée. Dans le Nightside : deux kilomètres carré d'enfer en plein cœur de Londres, un endroit où il est toujours trois heures du mat' : où l'on croise des mythes à tous les coins de rue ; où l'on peut boire un pot avec un monstre. Faut pas s'y fier aux apparences et tout y est possible. J'avais juré de ne jamais y remettre les pieds. Mais une jeune fille est en danger, et sa mère compte sur moi. Alors je n'ai pas le choix : il faut que je rentre à la maison...



Avis:

Roman qui ouvre la série « Nightside », « Vieux démons » est loin d’être un ouvrage d’exception.

Simon R. Green nous sert une histoire plutôt banale, sans surprises et pas vraiment complexe ; ce qui peut agacer les passionnés de polars, habitués à des intrigues plus corsées. En fait, cette vraie fausse intrigue n’est là que pour servir de prétexte à une présentation de John Taylor et du Nightside, car la véritable histoire est sous-jacente et concerne le come-back de la mère du héros qui prendra très certainement de l’ampleur dans les tomes suivants. Roman d’introduction, il ressemble à un premier chapitre qu’on aurait étoffé de plein de détails souvent répétitifs. Le Nightside est étrange, ses habitants sont dangereux, etc; au bout d’un certain nombre de pages, cela m’a agacée de relire plus ou moins les mêmes choses. À croire que l’auteur nous prend pour des lecteurs incapables de capter l’atmosphère qui se dégage du Nightside. Ou alors était-il en manque d’inspiration, incapable d’approfondir son univers ? Au lieu de répéter sans cesse ce qu’on sait déjà, j’aurais préféré plus de descriptions.

Car le Nightside est envoûtant et intrigant. Ce Londres parallèle a des relents de « Neverwhere » de Neil Gaiman, et bien qu’il n’atteigne pas le même niveau, il a du potentiel. Monde nocturne, sa faune est bigarrée et nourrie d’intentions peu louables. Et même si j’aurais aimé plus de détails dans les descriptions, j’ai réussi à me créer une image de cet endroit. Le Nightside est vraiment le genre d’endroit qu’on verrait bien dans un film d’angoisse.

Si le Nightside peut apparaître comme un personnage à part entière, il ne faut pas oublier John Taylor, l’antihéros de l’histoire. Il est l’archétype du privé blasé et cynique créé par Dashiell Hammet dans « le faucon de Malte ». Difficile de ne pas penser à Sam Spade, même si je trouve ce dernier plus virulent que John Taylor qui apparaît dans certaines circonstances un peu mou du genou. Visiblement puissant et redouté dans le Nightside, John Taylor m’est apparu comme un type plutôt normal. C’est un personnage avec suffisamment de zones d’ombres pour éveiller notre curiosité. Que va-t-il lui advenir ? Que va-t-il découvrir sur lui-même et sur sa mère ? Bref, les questions se posent et donnent envie d’en savoir plus.

Le style de Simon R. Green n’est pas déplaisant, même si je lui reproche quelques dialogues un peu plats. Je me suis crue dans une série Z par moments.

Pour conclure, je dirais que ce livre ne marquera très certainement pas ma vie de lectrice, mais lorsqu’on veut décompresser c’est une lecture agréable. Je lirai certainement le tome 2, histoire comment Simon R. Green fait évoluer son histoire.

Note: 2,5/5

samedi 12 novembre 2011

"Chronique du soupir" de Mathieu Gaborit



Quatrième de couv':

Lilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l'endroit même ou Frêne s'est "ancré" pour l'éternité. Entourée de quelques amis et d'Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu'elle s'interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l'auberge. Il serre dans ses bras une fillette de 10 ans, Brune, qui est à l'agonie.
Après quelques heures d'hésitation, et bien que pressentant l'immense danger qui émane de façon indiscible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.
Dans un monde dominé par les fées, nains, elfes et sirènes affrontent leur destin. Arriveront-ils à conquérir leur liberté ? C'est tout l'enjeu de leur quête.

Avis:
Je ne cacherai pas que j’ai attendu avec impatience la sortie de « chronique du soupir », et sa lecture bien que plaisante m’a laissée un peu sur ma faim. Ce court roman dont l’histoire est vite menée est loin d’être le meilleur de Gaborit ; même s’il illustre un agréable come-back de l’auteur. Même quelques semaines après sa lecture, je garde un sentiment mitigé. On a envie de dire que le livre est excellent, mais le fait est là : on reste sur notre faim.

En lui-même, le roman n’est pas véritablement mauvais. On nous plonge dans un univers qui nous échappe. Et même si l’on a quelques explications au fil des pages, il reste une sensation d’inaccessibilité jusqu’à la fin. Pourtant, l’univers que nous décrit Gaborit est intéressant (comme à chaque fois dans ses livres), et s’il avait bénéficié de plus de descriptions et d’éclaircissements, cela l’aurait davantage rendu attractif. Néanmoins, ce monde est envoûtant, poétique et tourmenté à la fois. Sous ses airs de contes initiatiques, « Chronique du soupir » n’est toutefois pas à mettre entre les mains des enfants à cause de quelques allusions sexuelles. On sent que ce roman marque une transition dans le travail d’écriture de l’auteur. On est loin de ce qu’on trouvait dans ses précédents livres et cela peut être déstabilisant, surtout si l’on est fan des « chroniques des crépusculaires » et des « chroniques des Féals ».

Même son style a changé. Epuré, minimaliste à certains moments… j’ai eu du mal à accrocher. Ce genre d’écriture me donne toujours l’impression qu’on a écrit le texte à la va-vite. Heureusement, Mathieu Gaborit a conservé cette capacité à nous plonger dans la magie avec des tournures de phrase poétique et un vocabulaire bien choisi.

Concernant les personnages, j’ai trouvé les personnages sympathiques à suivre. Mais ils manquaient dans l’ensemble de charisme ; hormis peut-être Lilas qui a une personnalité complexe faite de forces et de faiblesses. D'ailleurs, je déplore qu’on n’en sache pas davantage sur cette femme prête à tout pour sauver sa progéniture.

Vous aurez donc compris que « chronique du soupir » ne figurera pas dans mes coups de cœur de l’année 2011. Pourtant, je ne déconseillerai pas cette lecture. Car Mathieu Gaborit reste un bon créateur d’univers, avec cette fabuleuse capacité à nous expédier dans un monde féérique où la magie nous effleure à chaque ligne.

Note: 3/5