samedi 12 novembre 2011

"Chronique du soupir" de Mathieu Gaborit



Quatrième de couv':

Lilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l'endroit même ou Frêne s'est "ancré" pour l'éternité. Entourée de quelques amis et d'Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu'elle s'interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l'auberge. Il serre dans ses bras une fillette de 10 ans, Brune, qui est à l'agonie.
Après quelques heures d'hésitation, et bien que pressentant l'immense danger qui émane de façon indiscible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.
Dans un monde dominé par les fées, nains, elfes et sirènes affrontent leur destin. Arriveront-ils à conquérir leur liberté ? C'est tout l'enjeu de leur quête.

Avis:
Je ne cacherai pas que j’ai attendu avec impatience la sortie de « chronique du soupir », et sa lecture bien que plaisante m’a laissée un peu sur ma faim. Ce court roman dont l’histoire est vite menée est loin d’être le meilleur de Gaborit ; même s’il illustre un agréable come-back de l’auteur. Même quelques semaines après sa lecture, je garde un sentiment mitigé. On a envie de dire que le livre est excellent, mais le fait est là : on reste sur notre faim.

En lui-même, le roman n’est pas véritablement mauvais. On nous plonge dans un univers qui nous échappe. Et même si l’on a quelques explications au fil des pages, il reste une sensation d’inaccessibilité jusqu’à la fin. Pourtant, l’univers que nous décrit Gaborit est intéressant (comme à chaque fois dans ses livres), et s’il avait bénéficié de plus de descriptions et d’éclaircissements, cela l’aurait davantage rendu attractif. Néanmoins, ce monde est envoûtant, poétique et tourmenté à la fois. Sous ses airs de contes initiatiques, « Chronique du soupir » n’est toutefois pas à mettre entre les mains des enfants à cause de quelques allusions sexuelles. On sent que ce roman marque une transition dans le travail d’écriture de l’auteur. On est loin de ce qu’on trouvait dans ses précédents livres et cela peut être déstabilisant, surtout si l’on est fan des « chroniques des crépusculaires » et des « chroniques des Féals ».

Même son style a changé. Epuré, minimaliste à certains moments… j’ai eu du mal à accrocher. Ce genre d’écriture me donne toujours l’impression qu’on a écrit le texte à la va-vite. Heureusement, Mathieu Gaborit a conservé cette capacité à nous plonger dans la magie avec des tournures de phrase poétique et un vocabulaire bien choisi.

Concernant les personnages, j’ai trouvé les personnages sympathiques à suivre. Mais ils manquaient dans l’ensemble de charisme ; hormis peut-être Lilas qui a une personnalité complexe faite de forces et de faiblesses. D'ailleurs, je déplore qu’on n’en sache pas davantage sur cette femme prête à tout pour sauver sa progéniture.

Vous aurez donc compris que « chronique du soupir » ne figurera pas dans mes coups de cœur de l’année 2011. Pourtant, je ne déconseillerai pas cette lecture. Car Mathieu Gaborit reste un bon créateur d’univers, avec cette fabuleuse capacité à nous expédier dans un monde féérique où la magie nous effleure à chaque ligne.

Note: 3/5

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