Quatrième de couv':
Je m'appelle Taylor, John Taylor. Ma carte de visite dit que je suis détective privé, mais en fait je suis plutôt un expert pour retrouver les objets perdus. Ça fait partie du don avec lequel je suis né... dans le Nightside. J'en suis parti il y a pas mal de temps pour sauver ma peau et ce qu'il me restait de raison. Aujourd'hui, je gagne ma vie au grand jour. Mais ces derniers temps, les clients se font rares. Aussi, lorsque Joanna Barrett a débarqué dans mon bureau, le fric suintant par tous les pores de sa peau, pour me demander de retrouver sa fugueuse de fille, je n'ai pas pu dire non. C'est là que j'ai découvert où sa fille s'était barrée. Dans le Nightside : deux kilomètres carré d'enfer en plein cœur de Londres, un endroit où il est toujours trois heures du mat' : où l'on croise des mythes à tous les coins de rue ; où l'on peut boire un pot avec un monstre. Faut pas s'y fier aux apparences et tout y est possible. J'avais juré de ne jamais y remettre les pieds. Mais une jeune fille est en danger, et sa mère compte sur moi. Alors je n'ai pas le choix : il faut que je rentre à la maison...
Avis:
Roman qui ouvre la série « Nightside »,
« Vieux démons » est loin d’être un ouvrage d’exception.
Simon R. Green nous sert une histoire plutôt banale, sans
surprises et pas vraiment complexe ; ce qui peut agacer les passionnés de
polars, habitués à des intrigues plus corsées. En fait, cette vraie fausse
intrigue n’est là que pour servir de prétexte à une présentation de John Taylor
et du Nightside, car la véritable histoire est sous-jacente et concerne le come-back
de la mère du héros qui prendra très certainement de l’ampleur dans les tomes
suivants. Roman d’introduction, il ressemble à un premier chapitre qu’on aurait
étoffé de plein de détails souvent répétitifs. Le Nightside est étrange, ses
habitants sont dangereux, etc; au bout d’un certain nombre de pages, cela m’a agacée
de relire plus ou moins les mêmes choses. À croire que l’auteur nous prend pour
des lecteurs incapables de capter l’atmosphère qui se dégage du Nightside. Ou
alors était-il en manque d’inspiration, incapable d’approfondir son
univers ? Au lieu de répéter sans cesse ce qu’on sait déjà, j’aurais
préféré plus de descriptions.
Car le Nightside est envoûtant et intrigant. Ce Londres
parallèle a des relents de « Neverwhere » de Neil Gaiman, et bien
qu’il n’atteigne pas le même niveau, il a du potentiel. Monde nocturne, sa
faune est bigarrée et nourrie d’intentions peu louables. Et même si j’aurais
aimé plus de détails dans les descriptions, j’ai réussi à me créer une image de
cet endroit. Le Nightside est vraiment le genre d’endroit qu’on verrait bien
dans un film d’angoisse.
Si le Nightside peut apparaître comme un personnage à part
entière, il ne faut pas oublier John Taylor, l’antihéros de l’histoire. Il est
l’archétype du privé blasé et cynique créé par Dashiell Hammet dans « le
faucon de Malte ». Difficile de ne pas penser à Sam Spade, même si je
trouve ce dernier plus virulent que John Taylor qui apparaît dans certaines
circonstances un peu mou du genou. Visiblement puissant et redouté dans le
Nightside, John Taylor m’est apparu comme un type plutôt normal. C’est un
personnage avec suffisamment de zones d’ombres pour éveiller notre curiosité.
Que va-t-il lui advenir ? Que va-t-il découvrir sur lui-même et sur sa
mère ? Bref, les questions se posent et donnent envie d’en savoir plus.
Le style de Simon R. Green n’est pas déplaisant, même si je
lui reproche quelques dialogues un peu plats. Je me suis crue dans une série Z
par moments.
Pour conclure, je dirais que ce livre ne marquera très
certainement pas ma vie de lectrice, mais lorsqu’on veut décompresser c’est une
lecture agréable. Je lirai certainement le tome 2, histoire comment Simon R.
Green fait évoluer son histoire.
Note: 2,5/5
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