jeudi 5 avril 2012

[Défi2012 #5] "Sara" de Marion Zimmer Bradley



Quatrième de couv':

A l'annonce de la mort brutale de ses parents et de son frère, l'univers de Sara Latimer s'écroule. Désespérée, elle part s'installer dans une vieille maison en Nouvelle-Angleterre, héritage inattendu d’une grand-tante. Un endroit bien curieux, en fait, semblable à un véritable château hanté... Une présence mystérieuse semble s'y épanouir, dont Sara commence à subir l'influence. Envoûtée par d'étranges sortilèges, elle se métamorphose peu à peu, participe à des messes noires, et se laisse entraîner dans des amours dévoyées... Qui est la véritable Sara ? Cette fascinante sorcière qui donne libre cours à ses pulsions érotiques, ou bien une jeune femme ordinaire à l'esprit fragilisé par la douleur ?

Avis:


Lu, il y a de nombreuses années, « Sara » n’aura laissé qu’une faible empreinte dans mon esprit. Et sincèrement, il ne restera pas grand-chose de cette relecture. Il faut avouer que Marion Zimmer Bradley nous a habitués à bien mieux. Évidemment, l’on retrouve sa plume délicate et savoureuse, capable de nous en dire suffisamment pour éveiller notre imagination sans déborder sur des territoires qui pourraient devenir scabreux. Marion Zimmer Bradley est comme ces conteurs qui trouvent les mots justes pour vous embarquer dans leur histoire. C’est ce qui est magique. On se laisse prendre au jeu en suivant Sara. Cette jeune fille qui vient de perdre coup sur coup son frère, sa mère et son père nous touche. Fragile et forte à la fois, la jeune femme a ce qu'il faut pour qu’on s’y attache.

Mais tout ceci ne rend pas pour autant le livre exceptionnel. Soyons honnêtes, l’histoire que nous narre l’auteur ne brille pas franchement par son originalité. Le déroulement de l’intrigue est classique et ne nous offre que peu de surprises. Les clichés abondent, ce qui finit de lasser.

L’histoire commence par un changement de vie, thématique éculée dans la littérature fantastique, mais qui a toujours son petit effet. Ainsi, Sara qui vient de perdre toute sa famille se retrouve propriétaire d’une vieille maison dans une campagne reculée et austère. Elle plaque tout et quitte la ville pour le monde rural. Une fois de plus, nous avons le droit à l’éternel cliché de la campagne source de tous les maux : population sauvage, inculte et consanguine. Et pour finir, nous avons la sorcellerie qui rime avec lubricité. On a une héroïne qui en 250 pages va avoir une relation sexuelle avec deux hommes différents le jour même de son arrivée. Par la suite, elle vivra une expérience lesbienne, sera la victime plus ou moins consentante d’une trournante aux airs d’orgie satanique et expérimentera même un plan à trois. Bien sûr, tout cela se passe sous l’influence de la sorcellerie. Certes, Marion Zimmer Bradley est connue pour décrire les scènes érotiques avec finesse et style, et d’ailleurs on ne tombe jamais dans le salace, mais je trouve que pour un petit roman comme celui-ci les scènes sont trop nombreuses et ne servent en rien l’intrigue.

Tous ces clichés maintes fois mâchouillés par de nombreux auteurs ne sont pas désagréables à retrouver, mais il manque à cet assemblage le petit truc en plus qui pourrait rendre le texte de Bradley original. Alors, je ne cacherai pas qu’on s’y laisse prendre, seulement la recette ne marquera pas l’esprit à cause de cette impression de déjà vu.

La fin m’a paru trop facile et trop rapidement menée. Le happy end est au rendez-vous avec une jolie moralité qui ravira les optimistes et les fleurs bleues de service : l’amour est plus fort que tout ! Oui, oui, même les forces du mal ne font pas le poids contre l’Amour.

Vous aurez compris, cela ne m’a pas convaincue. Et je comprends sincèrement ce qui fait que j’avais zappé cette lecture de mon esprit. L’histoire avait une bonne base, mais l’auteur s’est trop focalisé sur l’aspect érotique de la sorcellerie et l’histoire d’amour moyennement palpitante. Une lecture sympa, mais sans plus.

Note: 2/5

Catégorie "auteurs décédés" 

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