Quatrième de couv':
A l'annonce de la mort brutale de ses parents et de son frère, l'univers de Sara Latimer s'écroule. Désespérée, elle part s'installer dans une vieille maison en Nouvelle-Angleterre, héritage inattendu d’une grand-tante. Un endroit bien curieux, en fait, semblable à un véritable château hanté... Une présence mystérieuse semble s'y épanouir, dont Sara commence à subir l'influence. Envoûtée par d'étranges sortilèges, elle se métamorphose peu à peu, participe à des messes noires, et se laisse entraîner dans des amours dévoyées... Qui est la véritable Sara ? Cette fascinante sorcière qui donne libre cours à ses pulsions érotiques, ou bien une jeune femme ordinaire à l'esprit fragilisé par la douleur ?
Avis:
Lu, il y a de nombreuses années, « Sara » n’aura
laissé qu’une faible empreinte dans mon esprit. Et sincèrement, il ne restera
pas grand-chose de cette relecture. Il faut avouer que Marion Zimmer Bradley
nous a habitués à bien mieux. Évidemment, l’on retrouve sa plume délicate et
savoureuse, capable de nous en dire suffisamment pour éveiller notre
imagination sans déborder sur des territoires qui pourraient devenir scabreux.
Marion Zimmer Bradley est comme ces conteurs qui trouvent les mots justes pour
vous embarquer dans leur histoire. C’est ce qui est magique. On se laisse
prendre au jeu en suivant Sara. Cette jeune fille qui vient de perdre coup sur
coup son frère, sa mère et son père nous touche. Fragile et forte à la fois, la
jeune femme a ce qu'il faut pour qu’on s’y attache.
Mais tout ceci ne rend pas pour autant le livre exceptionnel.
Soyons honnêtes, l’histoire que nous narre l’auteur ne brille pas franchement par
son originalité. Le déroulement de l’intrigue est classique et ne nous offre
que peu de surprises. Les clichés abondent, ce qui finit de lasser.
L’histoire commence par un changement de vie, thématique
éculée dans la littérature fantastique, mais qui a toujours son petit effet. Ainsi,
Sara qui vient de perdre toute sa famille se retrouve propriétaire d’une
vieille maison dans une campagne reculée et austère. Elle plaque tout et quitte
la ville pour le monde rural. Une fois de plus, nous avons le droit à l’éternel
cliché de la campagne source de tous les maux : population sauvage,
inculte et consanguine. Et pour finir, nous avons la sorcellerie qui rime avec
lubricité. On a une héroïne qui en 250 pages va avoir une relation sexuelle
avec deux hommes différents le jour même de son arrivée. Par la suite, elle
vivra une expérience lesbienne, sera la victime plus ou moins consentante d’une
trournante aux airs d’orgie satanique et expérimentera même un plan à trois.
Bien sûr, tout cela se passe sous l’influence de la sorcellerie. Certes, Marion
Zimmer Bradley est connue pour décrire les scènes érotiques avec finesse et
style, et d’ailleurs on ne tombe jamais dans le salace, mais je trouve que pour
un petit roman comme celui-ci les scènes sont trop nombreuses et ne servent en
rien l’intrigue.
Tous ces clichés maintes fois mâchouillés par de nombreux
auteurs ne sont pas désagréables à retrouver, mais il manque à cet assemblage
le petit truc en plus qui pourrait rendre le texte de Bradley original. Alors,
je ne cacherai pas qu’on s’y laisse prendre, seulement la recette ne marquera
pas l’esprit à cause de cette impression de déjà vu.
La fin m’a paru trop facile et trop rapidement menée. Le happy
end est au rendez-vous avec une jolie moralité qui ravira les optimistes et les
fleurs bleues de service : l’amour est plus fort que tout ! Oui,
oui, même les forces du mal ne font pas le poids contre l’Amour.
Vous aurez compris, cela ne m’a pas convaincue. Et je
comprends sincèrement ce qui fait que j’avais zappé cette lecture de mon
esprit. L’histoire avait une bonne base, mais l’auteur s’est trop focalisé sur
l’aspect érotique de la sorcellerie et l’histoire d’amour moyennement palpitante.
Une lecture sympa, mais sans plus.
Note: 2/5
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