mercredi 11 juillet 2012

[Défi #8] "Coraline" de Neil Gaiman



Quatrième de couv':


La famille de Coraline vient d'emménager dans une vieille maison loin de tout, avec pour seuls voisins deux anciennes actrices à la gloire fanée et un


monsieur bizarre qui élève des rats. Délaissée par ses parents accaparés par leur travail, la jeune fille, au fil de ses explorations, ne tarde pas à découvrir une porte mystérieuse. De l'autre côté l'attend un monde fantastique où tout est étrangement semblable, mais en mieux...






Avis:

C'est un retour vers l'enfance qui s'est opéré lorsque je me suis lancée dans ce petit roman de Neil Gaiman. Pour qui aime le cinéma d'animation, « Coraline » vous rappellera la merveilleuse adaptation _ je dis bien merveilleuse, car après lecture du roman, je trouve qu'ils se sont bien débrouillés pour étoffer le tout et donner forme à la maison et à ses habitants. C'est une chose assez rare chez moi d'aimer autant l'adaptation ciné que le roman.

« Coraline » en version roman, c'est un peu déstabilisant au niveau du style. Quand vous ne lisez que des livres pour adultes depuis une vingtaine d'années, se retrouver avec un style destiné à des enfants, ça fait très bizarre. Attention, je ne dirai pas que c'est mal écrit. Neil Gaiman s'adapte très bien au public visé : phrases courtes, des comparaisons enfantines parfois amusantes... J'aurais été dans la tranche d'âge adéquate, j'aurais sans l'ombre d'un doute adoré.

Cela ne veut pas dire pour autant que j'ai détesté « Coraline ». On retrouve ce qui caractérise si bien les romans de Neil Gaiman : des personnages attachants, farfelus pour certains et une histoire sombre. Exit les histoires édulcorées, Neil Gaiman éveille en nous les craintes qu'on peut éprouver dans l'enfance.

Coraline est une gamine attachante, et son statut d'enfant unique m'a vraiment parlé. Cette obligation de cohabiter avec la solitude, de trouver une occupation pour éviter un profond ennui ; c'est la réalité de beaucoup d'enfants uniques. Elle m'a touchée lorsqu'elle cherche à attirer l'attention de ses parents. La chance veut qu'elle a un voisinage accueillant et excentrique. Et puis il y a le côté sombre avec ses Autres-parents, aux yeux en boutons et leur attitude flippante. Lorsqu'on a vu l'adaptation ciné, on a certaines scènes qui reviennent à l'esprit et viennent compléter la lecture. Je pense que cela m'a aidé à mieux aborder le roman et à mettre un peu de côté l'aspect « enfantin » de la narration.

Est-ce que je conseillerais à un ami ? Oui et non. Vous ne lisez strictement pas de livre jeunesse, alors vous risquez peut-être de ne pas apprécier. Vous avez l'âge requis, ou alors vous êtes habitués à lire des romans jeunesse (par exemple à vos enfants), ou vous avez tout simplement gardé une âme d'enfant, alors lisez-le... et puis c'est du Neil Gaiman !

Note: 3,5/5


 Catégorie "Auteur Anglais vivant"



mardi 10 juillet 2012

"Le manoir des immortels" d'Ambre Dubois



Quatrième de couv':
Londres, 1888…
La ville est secouée par les épouvantables crimes de Jack l’Éventreur. Dans la petite communauté vampirique locale, dirigée par le ténébreux Rodrigue, l’on se pose des questions. Le tueur serait-il l’un d’eux ?
La belle Stella, reconnue pour ses étonnants pouvoirs occultes, va être chargée de mener l’enquête auprès d’une curieuse famille bourgeoise, les Heartavy.
Finira-t-elle enfin par découvrir la terrible vérité ?

Avis:
Il aura fallu sa sortie en e-book pour me décider à lire ce roman.
Même si je ne le rangerai pas dans la catégorie « coups de cœur », ce livre m'a bien plu et a su me captiver jusqu'au bout. Hormis quelques faiblesses, excusables du fait qu'il s'agit d'un premier roman, le résultat fait découvrir un auteur prometteur.

Ambre Dubois nous invite dans un Londres victorien sombre, humide et brumeux. Plutôt que de privilégier les descriptions, l'auteur joue davantage sur l'atmosphère. Il flotte un parfum de mystère et de drame dans cette histoire qui revisite le cas de Jack l'éventreur.

Célèbre assassin sanguinaire et vampires se côtoient dans cette intrigue qui finalement manque un tout petit peu de surprise. En effet, si l'histoire est certes bien construite, elle n'offre pas suffisamment de fausses pistes et de rebondissements pour nous permettre d'être étonné par la fin.

Mise à part cela, on se laisse emporter par cette lecture. Pourquoi ? Surtout grâce aux personnages.

J'ai bien aimé le groupe de vampires. En grande partie esquissés dans ce premier tome, ils ont tous une part d'ombre. On en apprend suffisamment pour les suivre dans ce premier opus, mais le mystère persiste autour d'eux. Du coup, on veut en savoir plus, et je pense que c'est plutôt une bonne chose! Et par chance, il y a une suite, que je lirai sans aucun doute. En héroïne, nous avons donc Stella, vampire un peu sorcière sur les bords. C'est est une jeune femme étrange, loin des héroïnes un peu tapageuses qu'on voit apparaître depuis quelque temps. Elle est posée, discrète et un peu pédante. Sa relation avec Rodrigue (le très discret et intriguant roi des vampires londoniens) et Alex (l'arrogant de service) n'est pas très simple et faite de tensions (ce que j'ai trouvé intéressant).

Est-ce que je le conseillerais à un ami ? Oui, surtout aux personnes qui aiment les vampires et apprécient les histoires qui se déroulent à l'époque victorienne.

Note: 3/5

vendredi 6 juillet 2012

[Défi 2012 #7] "Mémoires d'un maître faussaire" de William Heaney



Quatrième de couv':
William est un faussaire spécialisé dans les livres. Il est doué pour l'écriture mais préfère griffonner incognito des poèmes pour un ami plus séduisant que lui et fabriquer des exemplaires factices de premières éditions de Jane Austen qu'il vend ensuite à des collectionneurs crédules. II n'est pas si mauvais, au fond : il reverse l'argent récolté à un foyer pour SDF et ses crimes ne font de mal à personne. Mais si William n'a rien fait d'autre de sa vie, ce n'est pas sans raison. Il a commis quelque chose quand il était étudiant qui lui fait honte, boit beaucoup trop et ne peut s'engager dans une relation amoureuse. Ah oui, et il voit des démons. Des silhouettes éthérées qui rôdent derrière le dos de ceux qui l'entourent, guettant un instant de faiblesse. À moins que William voie simplement la souffrance du monde? C'est alors qu'une femme extraordinaire, peut-être capable de l'en sauver, entre dans sa vie...

Avis:

Voilà un livre qui n’aura pas été à la hauteur de mes attentes. Il faut admettre qu’à la lecture de la quatrième de couv’, j’avais imaginé autre chose. Certes, on y retrouve tous les éléments du résumé, mais le rendu est bien moins palpitant. Les ingrédients fantastiques m’ont semblé tellement accessoires, que je me suis demandé ce qu'ils faisaient là. Car Graham Joyce, véritable auteur de ces mémoires, nous offre plutôt une peinture du Londres des années 90 et de sa faune hétéroclite, abonnée aux pubs et complètement blasée qu’un roman où le fantastique tient un rôle primordial. Pourtant, il y avait des détails très intéressants qui auraient pu déboucher sur un roman d'aventures avec une véritable intrigue. Malheureusement, l'auteur a préféré se concentrer sur la peinture sociale.

Au centre de ce livre, on trouve William Heaney. Bureaucrate, divorcé, faussaire de livres anciens, légèrement alcoolique sur les bords, il est l’incarnation du pauvre looser de service qu’on finit toutefois par apprécier. Tout simplement parce qu’il essaie tant bien que mal de racheter sa conscience et de rattraper ses erreurs. Il est entouré d’individus du même style et possédant cette même volonté de bien faire. Tous sont attachants et tellement criants de vérité qu’on croirait y voir des connaissances. Leurs problèmes sont ceux que nous pouvons rencontrer dans notre train-train quotidien. Leurs états d’âme nous parlent. Leurs virées récurrentes au pub aussi. Mais j’ai trouvé cela assez lassant, pour ne pas dire banal. Ce livre m’a rappelé ce qu’on trouve souvent dans la littérature contemporaine : l’évocation de la vie de monsieur et madame Tout-le-Monde. Et c'est le genre d'histoire qui m'ennuie, voire qui ne m'apporte strictement rien. Lire, comme regarder un film, c’est pour moi synonyme d’évasion, et là je n'ai rien ressenti de tel. Certes, il y a bien une critique de la société, un critique de la guerre, une analyse sur la difficulté de construire son existence, de trouver l’amour, etc, etc, etc… et cela débouche sur une réflexion, sur une éventuelle auto-critique. Bien sûr, ça se laisse lire, c’est bien écrit, mais ce conte pour adulte qui nous sert une jolie morale bien pensante ne marquera pas ma vie de lectrice.

Est-ce que je conseillerais ce livre à un ami ? Oui, si la personne aime les histoires sur la vie de tous les jours et les gens qui peuplent notre quotidien. Mais en toute franchise, ce n’est pas une livre que je conseillerais spontanément. 

Note: 2,5/5