vendredi 6 juillet 2012

[Défi 2012 #7] "Mémoires d'un maître faussaire" de William Heaney



Quatrième de couv':
William est un faussaire spécialisé dans les livres. Il est doué pour l'écriture mais préfère griffonner incognito des poèmes pour un ami plus séduisant que lui et fabriquer des exemplaires factices de premières éditions de Jane Austen qu'il vend ensuite à des collectionneurs crédules. II n'est pas si mauvais, au fond : il reverse l'argent récolté à un foyer pour SDF et ses crimes ne font de mal à personne. Mais si William n'a rien fait d'autre de sa vie, ce n'est pas sans raison. Il a commis quelque chose quand il était étudiant qui lui fait honte, boit beaucoup trop et ne peut s'engager dans une relation amoureuse. Ah oui, et il voit des démons. Des silhouettes éthérées qui rôdent derrière le dos de ceux qui l'entourent, guettant un instant de faiblesse. À moins que William voie simplement la souffrance du monde? C'est alors qu'une femme extraordinaire, peut-être capable de l'en sauver, entre dans sa vie...

Avis:

Voilà un livre qui n’aura pas été à la hauteur de mes attentes. Il faut admettre qu’à la lecture de la quatrième de couv’, j’avais imaginé autre chose. Certes, on y retrouve tous les éléments du résumé, mais le rendu est bien moins palpitant. Les ingrédients fantastiques m’ont semblé tellement accessoires, que je me suis demandé ce qu'ils faisaient là. Car Graham Joyce, véritable auteur de ces mémoires, nous offre plutôt une peinture du Londres des années 90 et de sa faune hétéroclite, abonnée aux pubs et complètement blasée qu’un roman où le fantastique tient un rôle primordial. Pourtant, il y avait des détails très intéressants qui auraient pu déboucher sur un roman d'aventures avec une véritable intrigue. Malheureusement, l'auteur a préféré se concentrer sur la peinture sociale.

Au centre de ce livre, on trouve William Heaney. Bureaucrate, divorcé, faussaire de livres anciens, légèrement alcoolique sur les bords, il est l’incarnation du pauvre looser de service qu’on finit toutefois par apprécier. Tout simplement parce qu’il essaie tant bien que mal de racheter sa conscience et de rattraper ses erreurs. Il est entouré d’individus du même style et possédant cette même volonté de bien faire. Tous sont attachants et tellement criants de vérité qu’on croirait y voir des connaissances. Leurs problèmes sont ceux que nous pouvons rencontrer dans notre train-train quotidien. Leurs états d’âme nous parlent. Leurs virées récurrentes au pub aussi. Mais j’ai trouvé cela assez lassant, pour ne pas dire banal. Ce livre m’a rappelé ce qu’on trouve souvent dans la littérature contemporaine : l’évocation de la vie de monsieur et madame Tout-le-Monde. Et c'est le genre d'histoire qui m'ennuie, voire qui ne m'apporte strictement rien. Lire, comme regarder un film, c’est pour moi synonyme d’évasion, et là je n'ai rien ressenti de tel. Certes, il y a bien une critique de la société, un critique de la guerre, une analyse sur la difficulté de construire son existence, de trouver l’amour, etc, etc, etc… et cela débouche sur une réflexion, sur une éventuelle auto-critique. Bien sûr, ça se laisse lire, c’est bien écrit, mais ce conte pour adulte qui nous sert une jolie morale bien pensante ne marquera pas ma vie de lectrice.

Est-ce que je conseillerais ce livre à un ami ? Oui, si la personne aime les histoires sur la vie de tous les jours et les gens qui peuplent notre quotidien. Mais en toute franchise, ce n’est pas une livre que je conseillerais spontanément. 

Note: 2,5/5

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