Quatrième de couv':
Syriane et Marek sont des elfes, espèce rivale des hommes, autrefois décimée par la peste. Aujourd'hui, les elfes sont traqués par la Ligue, organisation qui recourt aux épidémies, aux conflits internationaux et aux manipulations médiatiques pour les éliminer. Comme les Kennedy, Jim Morrison, Kurt Cobain et tant d'autres, Marek et Syriane sont la proie des limiers, la police secrète de la Ligue. En quelques heures, ils deviennent des fugitifs, abandonnant tout pour échapper aux assassins lancés à leurs trousses et rejoindre les derniers survivants de leur peuple. Qui sont les elfes ? Des anges ? Des résistants ? Des envahisseurs ? Une menace ou un espoir ? Les elfes naissent de plus en plus nombreux parmi les hommes. Ils veulent s'unir pour imposer à l'humanité le droit de vivre à ses côtés. Face à cette résurgence, la Ligue déclenche une guerre totale contre les elfes, contre Marek et Syriane. Un monde sans elfes est un roman d'action. Il plonge le lecteur dans un univers de prédateurs où la différence constitue un danger mortel. Toute la force de ce thriller repose sur une double angoisse : celle des origines et de l'identité.
Avis:
À sa sortie, le roman a été qualifié de thriller féérique. Le déroulement de l’histoire fait penser à une chasse à l’homme, sauf qu’ici ce sont des elfes qui sont traqués par une organisation secrète humaine. Le rythme est mené tambour battant avec un style simple et efficace. Jean-Louis Sevilla ne s’embête pas de détails inutiles et va à l’essentiel. Peut-être à tort, car en fin de compte certains détails du livre manquent d’approfondissement. « Un monde sans elfes » est comme ces films qui privilégient l’action sur la profondeur du scénario. Ce qui nous donne un petit divertissement agréable, mais pas mémorable.
Pendant une bonne partie du roman, on se laisse emporter par l’aventure de Syriane et Marek en se demandant comment tout cela va se terminer. En toute honnêteté, la conclusion tant attendue ne s’est pas présentée. La tension monte, les pions et les enjeux sont posés, mais rien ne se produit. On nous promet une guerre sans merci entre les elfes et les humains, mais on débouche sur un massacre, avec des héros qui fuient on ne sait où. Bref, tout reste en plan, coupé en pleine action. J’ai l’habitude des fins ouvertes avec les films et séries asiatiques, mais ici je n’ai pas adhéré. J’ai juste l’impression que l’histoire qu’a voulu nous raconter l’auteur est inachevée. Quand j’ai refermé le livre, j’ai dit : « et c’est tout ? ».
Ce livre ressemble plus au premier tome d’une série qu’à un one shot. À cause de cette fin et d’une intrigue guère fouillée, ce livre ne marquera pas les annales de la fantasy.
Jean-Louis Sevilla surfe sur les genres sans trop approfondir l’ensemble, ce qui est un peu regrettable, car il y avait vraiment matière à offrir une histoire dense et palpitante. Du coup, les éléments liés à l’imaginaire sont souvent relégués en second plan. Les elfes ne sont pas vraiment différents des humains. Le caractère uchronique de l’histoire est relégué dans le glossaire, alors que tout aurait pu être intégré dans la narration. Ce qui aurait donné un ouvrage bien plus original.
Les personnages sont assez stéréotypés. On a les gentils elfes injustement traqués et tués, et les méchants humains qui massacrent tout ce qui est différent. On peut y voir une métaphore du racisme. Pour les jeunes lecteurs, ce roman peut servir de base pour réfléchir sur la grande question de la différence entre les races.
Mais tout cela reste sommaire, juste de l’ordre d’une mise en bouche qu’on savoure avant de se plonger dans de la fantasy plus ardue.
En conclusion, je dirais que ce roman regorge de bonnes idées, mais traitées à la va-vite. Il ne reste plus qu’à espérer une suite pour que l’auteur approfondisse son univers et ne nous fasse pas regretter cette lecture.
Note: 2,5/5
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