mercredi 25 mai 2011

[Défi #22] "La lignée" de Guillermo del Toro et Chuck Hogan



Quatrième de couv':
Depuis son atterrissage à l'aéroport de JFK à New York, un avion en provenance de Berlin ne répond plus à la tour de contrôle. Le spectacle qu'Ephraïm et son équipe d'épidémiologistes découvrent à bord a de quoi glacer le sang : tous les passagers, sauf quatre, sont morts, en apparence paisiblement. Ont-ils été victimes d'un attentat au gaz ? D'une bactérie foudroyante ? Lorsque, le soir même, deux cents cadavres disparaissent des morgues de la ville, Ephraïm comprend qu'une menace sans précédent plane sur New York. Lui et un petit groupe décident de s'organiser. Et pas seulement pour sauver leurs proches, car c'est la survie de l'humanité tout entière qui est en jeu...

Avis:

« La lignée » n’aura pas été le coup de cœur que j’attendais tant. Avec le nom de Guillermo del Toro sur la couverture, j’espérais une histoire bien plus percutante. Finalement, le résultat est plutôt décevant. Lire un scénario enrobé de descriptions pour lui donner des airs de roman n’est absolument pas ma tasse de thé. Je préfère perdre 1h40 de mon temps à regarder ce genre d’histoire sur un écran de télé plutôt que de perdre plusieurs soirées à écouler 560 pages où l’on frôle souvent l’ennui.


Alors que l’histoire commence bien, tout s’essouffle très vite. Les 150 premières pages évoquent un avion dont tous les passagers (ou presque) sont retrouvés morts. Commencent les questionnements et rien n’avance. S’ajoute à cela une éclipse sur laquelle on fait une fixette ; à tel point qu’on a même le droit à plusieurs pages sur ce qu’est une éclipse… super passionnant ! Puis passé ce cap, on entre dans la phase de transformation des victimes de l’avion. C’est parti pour quelques centaines de pages à suivre chacun de ces individus. On les voit qui se métamorphosent. On les voit qui aspirent avec leur aiguillon le sang de leurs chiens, de leurs proches, de leurs voisins, de passants dans la rue… C’est percutant au début, puis on finit par s’ennuyer, par être irrité parce que l’intrigue n’évolue pas et on en vient à se demander si les auteurs ont vraiment quelque chose de concret à raconter. Et arrivent enfin les 150 dernières pages, probablement les meilleures du livre, celles qui ont réussi à éveiller un peu ma curiosité. Pour ma part, je trouve les 560 pages pas vraiment justifiées, car les longueurs sont trop fréquentes. C’est rébarbatif et les auteurs s’attardent sur des détails qui n’apportent rien et qui nous importent peu. De plus, leur histoire ressemble trop à celles qu’on nous montre dans ces films d’horreur post-apocalyptique où il est question d’attaques bactériologiques ou virales. On aime ou on n’aime pas…

Les personnages quant à eux manquent de profondeur. Les auteurs négligent beaucoup trop ceux qui auraient mérité d’être davantage mis en avant. Ephraïm et Setrakian ont le potentiel pour être des héros auxquels on s’attache. L’un est scientifique et l’autre est un vieil homme rescapé des camps de concentration et qui a déjà eu affaire aux vampires. Les deux hommes se complètent assez bien, même s’ils n’ont pas ce qu’il faut pour affronter l’ennemi, celui qui est à l’origine de cette vague de vampirisme en plein New York et qu’on appelle le Maître. Celui-ci aurait aussi mérité d’être plus étoffé (je pense que ce sera fait dans les tomes suivants, mais tout de même) et son apparition finale m’a légèrement donné l’impression que Voldemort s’était échappé des films d’Harry Potter… étrange sensation que celle-ci. Si les auteurs s’étaient davantage concentrés sur ces trois personnalités, j’aurais été sûrement bien plus séduite par le roman.

Les vampires ? Ce sont des créatures assez proches des zombies. Elles n’ont pas de crocs, mais un aiguillon comme dans « un vampire ordinaire » de Suzy McKee Charnas, mais en plus gore. À part s’en prendre aux autres pour les vider de leur sang, ils ne présentent guère d’intérêt. Seuls les aînés qu’on évoque dans les dernières pages du livre donnent un peu de relief à ces créatures.

Ce roman est l’exemple parfait pour illustrer la dérive de l’écriture cinématographique. Ce livre est un scénario ; d’ailleurs j’avais tendance à y voir un film et non une histoire romancée. Tout y est détaillé à outrance, au point qu’on a même le droit à des noms de marque. Il manque les indications liées aux caméras. On s’attarde beaucoup trop sur ce qui est secondaire. L’intrigue manque de panache. Les trois quarts des personnages sont juste des noms avec aucune personnalité derrière. Alors, c’est sûr ça se lit facilement, ça divertit, on n’a même pas besoin de réfléchir puisque l’intrigue est linéaire et sans surprises ; mais ça n’en fait pas de mon point de vue un livre mémorable.

Même si le cliffhanger est réussi et donne envie de se plonger dans la suite, j’ignore encore si je la lirai.

Alors bien sûr ce que je viens d’écrire n’est que mon point de vue et j’ai bien conscience que ce livre a tout de même des atouts, mais pour les apprécier il faut vraiment être à la base un fan des films du même genre… c’est pour cette raison que je ne le déconseille pas. A vous maintenant de savoir si c’est le genre d’histoire que vous aimez lire, si c’est le style d’écriture que vous affectionnez…

Note: 2,5/5

Défi V&S et Abfa, catégorie imaginaire

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