mardi 25 janvier 2011

[Défi #4] "Rue Farfadet" de Raphaël Albert


Quatrième de couv':
Panam, dans les années 1880 : les humains ont repris depuis longtemps la main sur les Peuples Anciens. Sylvo Sylvain a posé son havresac dans la rue Farfadet, gouailleuse à souhait. Chapeau melon vissé sur le crâne, clope au bec, en compagnie de son fidèle ami Pixel, il exerce la profession exaltante de détective privé et les affaires sont nombreuses ! Des adultères à photographier, des maris jaloux, des femmes trompées, etc. Ni très rémunérateur, ni très glorieux que tout ceci. Alors, Sylvo fréquente assidûment les bars, les cafés et les lieux de plaisir en tout genre où son charme envoûte ces dames...
Jusqu’au jour où, lors d’une banale enquête de routine, il se trouve mêlé à une machination dépassant l’entendement. Le voilà, bien malgré lui, chargé de l’affaire par l’un des trois puissants ducs de Panam. Saura-t-il tirer son épingle de ce jeu compliqué et dangereux ?

Avis:
« Rue Farfadet » doit avant tout son intérêt à l’imagination de son auteur, Raphaël Albert. Bienvenue donc dans un Panam (Paris) totalement revu et corrigé, où les rues et les édifices les plus célèbres ont été rebaptisés. Et le jeu des correspondances donne un résultat plutôt divertissant qui m’a soutiré quelques rires. Pour vous donner une idée de ce que ça donne, voici quelques exemples : la Seine devient la Veine, le Boulevard Haussmann se transforme en Boulevard des Ossements (mon préféré !), ou encore Rivoli devient Frivoli, etc. À cette nouvelle toponymie s’ajoutent de nombreux clins d’oeil culturels, voire politiques et sociaux qui appartiennent à notre époque. Tous ces rapprochements avec notre monde et notre histoire sont facilement repérables et rendent le livre accessible à tous. Dans les détails créatifs, on notera l’utilisation d’articles de presses qui nous révèlent de manière détournée des éléments de l’intrigue. Ce procédé apporte une petite touche presque véridique à l’histoire et l’on s’imagine presque à Panam en train de lire « le Panaméen » (cf. « le Parisien ») à la terrasse d’un café. C’est tout bonnement truculent !


« Rue Farfadet », c’est aussi un roman avec des héros attachants. Sylvo Sylvain, même s’il incarne un détective un peu trop stéréotypé, est un elfe sympathique qu’on prend rapidement en pitié. Exilé de sa forêt, on ne peut pas dire qu’il ait beaucoup de chance dans son existence. Ce n’est pas un grand détective et les affaires d’adultères qu’on lui confie l’aident juste à vivoter. Involontairement, il se retrouve mêlé à une affaire qui le dépasse totalement. En amour, c’est limite catastrophique. Bien qu’il se sente seul dans le monde des humains, il partage son quotidien avec Piwel, un pillywiggin gouailleur et adorable. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce petit bonhomme, dont on aurait souhaité une plus grande présence.

« Rue Farfadet », c’est surtout une histoire que j’ai trouvé peut-être un peu trop simple à mon goût. D’ailleurs, il n’y aurait pas eu la dose d’humour et de créativité qui anime le roman, j’aurais certainement abandonné la lecture. Pendant la première moitié du livre, l’auteur s’attarde sur des détails secondaires. Certes, il plante le décor, présente la vie à Panam, les habitants de son quartier, sa relation avec d’autres races féériques, ce qui en soi n’est pas inintéressant. Seulement, il faut quand même attendre 116 pages pour voir les choses vraiment bouger. Dès lors, tout file tellement vite que ça en devient presque brouillon. Des questions restent d’ailleurs sans réponse et l’on espère que le deuxième volet, dont la sortie est prévue en mars 2011, nous apportera quelques éclaircissements.

Même si « Rue Farfadet » est loin d’être une lecture inoubliable, elle n’en reste pas moins agréable pour décompresser. C’est un livre qui réjouira sans nul doute les fans de féerie et de polar qui ont déjà pour héros Garett (cf. la série de Glen Cook « Garett, détective privé ») ou encore Dresden (cf. « les dossiers Dresden » de Jim Butcher)… et j’en oublie très certainement.

Une nouvelle série à suivre… en espérant que Raphaël Albert privilégiera davantage l’intrigue dans « Avant le déluge».

Note: 3/5


Défi lecture V&S et Abfa, catégorie imaginaire

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