jeudi 16 juin 2011

[Défi #23] "Raison et sentiments" de Jane Austen


Quatrième de couv':
Raison et sentiments sont joués par deux sueurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.

Avis:
Ce roman est le premier de Jane Austen que j’ai lu. Il m’aura fallu du temps avant de me lancer, mais c’est chose faite. Et pour être honnête je m’attendais à plus palpitant. Je me souviens d’avoir apprécié la version cinématographique d’Ang Lee, mais je n’ai pas éprouvé la même sensation avec le texte. Je pense que les acteurs ont su donner à l’histoire la petite étincelle qui manque au livre.

À cause de l’univers que nous dépeint Jane Austen, j’ai trouvé la lecture un peu ennuyeuse et pesante… et pourtant il y a de très bonnes choses dans ce roman. Mais j’ai détesté cette petite bourgeoisie campagnarde de l’Angleterre victorienne qui est bien étriquée, méprisante et stérile. L’ennui guette pour la simple et bonne raison que les personnages ne s’intéressent à pas grand-chose. On dirait que leur unique préoccupation est de marier les jeunes gens de leur entourage. Ce qui fait que le roman est rythmé par leurs cancanages. Et il en est ainsi pendant tout au long du roman, d’où l’installation d’une certaine lassitude. Bien sûr, le fait d’avoir vu le film ne m’a pas aidée à savourer pleinement cet ouvrage. À aucun moment, il n’y a eu d’effet de surprise. Je n’ai pas eu l’impression de découvrir quoi que ce soit.

Pour ma part, l’intérêt du roman réside dans l’analyse de société et surtout dans la réflexion sur l’amour. Pour cela, Jane Austen prend deux personnages, deux sœurs, deux opposés. L’une (Elinor) est la raison personnifiée. Face à l’amour, elle opte pour la tempérance et l’introversion. C’est une amoureuse réservée, méfiante et qui évite de manifester trop clairement ses sentiments de crainte de connaître la déception.

Contrairement à elle, sa sœur Marianne est du genre passionnée, et un peu trop exaltée. Elle a la fougue et la naïveté de la jeunesse qui laisse parler son cœur avant tout. Elle passe de la joie extatique à une profonde tristesse en un claquement de doigts. Elle n’a aucune méfiance et se laisse duper. Même si elle est souvent agaçante, on lui pardonne ses faiblesses, car à la fin du livre, elle apparaît plus mûre et plus sage dans son approche de l’amour.

Même si l’écriture de Jane Austen est fluide, facile à lire, car il y a très peu de tournures vieillottes ; j’ai trouvé l’ensemble sans grand dynamisme. Elle nous dépeint une classe sociale inintéressante et à la mentalité assez médiocre. Il s’agit de la petite bourgeoisie campagnarde de l’Angleterre victorienne. Comme leur vie, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. On suit leur petite existence étriquée essentiellement occupée à marier les jeunes célibataires.

Je n’entrerai pas dans les détails de leurs histoires d'amour, mais elles illustrent de manière assez stéréotypée les premiers émois amoureux, mais aussi les premières blessures du cœur. Le tout est certes bien traité, mais cela m’a semblé trop lisse, trop réservé et pas assez exalté et torturé à mon goût.

Il est vrai que je n’ai pas eu le coup de foudre, mais je ne suis pas totalement déçue. Cela m’a permis de découvrir un auteur, et je pense que j’essaierai de lire « orgueil et préjugés » qu’on dit meilleur.

Note: 3/5

Défi lecture V&S et Abfa, catégorie classique

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