mardi 8 mars 2011

"Le Maître des Dragons" de Fabrice Colin


Quatrième de couv':
Nouvelle-Angletere, 1717. Thomas Goodwill échoue sur une plage en pleine nuit. Il a tout oublié, y compris qu'il revient du Davy Jones Locker, le paradis sous-marin des pirates. Mais il se souvient que l'Empereur, un être cruel et tyrannique, a juré sa perte. Son seul espoir : lier son destin à celui de Mary Wickford.

Avis: 
« Le Maître des Dragons » n’est pas, à proprement parlé, une suite de « la Malédiction d’Old Haven ». Il est comme un faux jumeau, construit sur la même histoire, mais vécu par Thomas Goodwill et non, Mary Wickford. Au premier abord, l’idée peut sembler bizarre, presque absurde ; pourtant, Fabrice Colin nous offre un diptyque exceptionnel au résultat bluffant.

Ce deuxième opus égale son prédécesseur, même si j’aurais tendance à dire qu’il le surpasse. Lorsque j’ai commencé ce roman, j’ai souvent craint les répétitions ; et en fin de compte celles-ci sont très rares et correspondent aux rencontres de Thomas et Mary. Fabrice Colin a su se renouveler et nous proposer une histoire vraiment différente. Chaque roman apporte à l’autre les réponses à nos interrogations, et nous fait découvrir d’autres aspects de l’univers dans lequel Fabrice Colin plante son histoire.

Alors que le premier volume nous parle de sorcellerie et de créatures étranges sorties de l’imaginaire de Lovercraft, le deuxième volet se concentre sur la piraterie. Autant dire que c’est ce que j’ai adoré dans ce livre ! Digne des classiques du genre, « le maître des dragons » nous offre une aventure palpitante, menée tambour battant, alternant les virées sur de grands navires, des combats, des trahisons, une plongée fantasmagorique dans le royaume des marins noyés… On se laisse emporter par l’agréable narration à laquelle Fabrice Colin nous a habitués dans « la malédiction d’Old Haven ».

À l’opposé de Mary Wickford, Thomas Goodwill est un personnage auquel on s’accroche facilement. Je l’ai trouvé bien mieux construit et son passé y est pour beaucoup. L’homme aux quatre vies se dévoile peu à peu, nous permettant de mieux le cerner. On suit ce personnage complexe, rongé par la trahison, qui peut faire preuve de sympathie, mais aussi de cruauté. Le plaisir de suivre un héros tout en relief avec ses défauts et ses qualités a été au rendez-vous. Pour ma part, il a complètement éludé le personnage de Mary Wickford qui apparaît soudain beaucoup moins flamboyante. Ce qui lie ces deux héros, c’est une quête identitaire. L’un comme l’autre, cherche à savoir qui il est, à lever le voile sur un passé nébuleux qui pourtant interfère dans leur présent.

En dehors de Thomas Goodwill, le casting de ce roman est vraiment haut en couleur. Citer tous les personnages prendrait trop de temps. Mais j’ai eu un véritable coup de cœur pour Abigail, la vieille femme aux chats. Farfelue, intelligente, elle apporte une touche de féminité dans un univers qui se veut beaucoup plus viril que celui de « la malédiction d’Old Haven ».

En mot de la fin, je n’aurais qu’une chose à vous dire : lisez-le !

Note: 4,75/5

(Pas évident d'écrire un avis plusieurs mois après la lecture... je sais que j'ai oublié de dire des choses...)


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