mercredi 2 février 2011

[Défi #6] "Eléanor débarque" de Lee Nichols


Quatrième de couv':
Santa Barbara : à moi la belle vie ! Quand je suis arrivée dans cette ville, j'ai tout de suite su que j'allais m'éclater! Il faut dire j'ai une super personnalité... Vous ne trouvez pas ?

Nom : Eléanor Medina. Mais tout le monde m'appelle Elle.
Adresse : Bonne question...
Statut marital : Futur ex-mariée. Plaquée par mon fiancé la veille du mariage. Ne plaît à aucun mec normal de toute façon. S'il y a un tocard dans le périmètre, ne cherchez pas, il est pour moi.
Expérience professionnelle : N'ai jamais vraiment travaillé. Mais je pourrais faire un tas de choses, comme... diseuse de bonne aventure ou détective privé ?
Prétentions salariales : Aucune... En fait, si ! Au minimum avoir une voiture potable et si possible un chien.
Ah ! Et surtout, surtout, garder les pieds sur terre !
Objectifs personnels : Hmm... Devenir quelqu'un de bien ?


Avis:
Quand Eléanor débarque à Santa Barbara, ça nous donne une histoire à la Gaston Lagaffe version talons aiguilles et QI d’huître. Nous faisons connaissance avec la jeune femme à un moment critique de son existence. Âgée de 26 ans, elle vient de se faire plaquer par son fiancé avant le mariage, alors qu’ils vivaient ensemble depuis six ans. N’ayant jamais travaillé, elle se retrouve totalement démunie. Plutôt que de se réfugier chez sa mère, elle décide d’aller squatter le canapé de sa meilleure amie, Maya, afin de commencer une nouvelle vie. Elle va rapidement réaliser que sans argent la vie n’est pas si simple, surtout quand on attire en plus la poisse.

Eléanor n’est pas une mauvaise personne en soi, c’est juste qu’elle ne réfléchit pas beaucoup et agit avec spontanéité en pensant bien faire. Elle possède encore l’innocence et la crédulité d’une enfant, c’en est même affligeant. Ajouté à cela que c’est l’incarnation de ce que j’appelle une « vraie fille » dont les seuls centres d’intérêt dans la vie sont les vêtements et les chaussures de grands couturiers, les bijoux, les potins de stars, la presse féminine, les reality shows et les hommes (surtout s’ils sont beaux et dotés d’un portefeuille bien fourni). Ce bouquin est l’éloge ou la critique (tout dépend de quel point de vue on se place) de la futilité toute féminine.

L’histoire d’Eléanor, c’est la quête d’une jeune femme qui se cherche et qui tente de trouver pour quoi elle est faite. En arrivant à Santa Barbara, elle est gonflée d’illusions, et sa tête est pleine de rêves. Mais elle doit revoir ses prétentions à la baisse. Elle enchaîne les expériences professionnelles (barmaid, détective privé, voyante par téléphone…), mais elle finit toujours par se faire virer pour des erreurs vraiment idiotes. Entre deux boulots, il lui arrive des mésaventures pas toujours très glorieuses (bombarder son propriétaire avec des préservatifs remplis d’eau, débarquer chez elle avec un homme et découvrir que les toilettes ont débordé, acheter un sac de 15kgs de riz qui se perce, se retrouver au tribunal pour avoir taché le costume d’un pauvre abruti…). Alors, l’ensemble du bouquin ne présente guère d’intérêt, puisqu’on ne fait que suivre le quotidien d’Eléanor (Eléanor va au bar, Eléanor va acheter des chaussures, Eléanor achète des gâteaux, Eléanor achète un chien… que de l’inutile), et la fin, expéditive, n’est pas vraiment convaincante.

Le réel intérêt de ce bouquin (oui, il y en a quand même un !), c’est l’humour omniprésent. Ce serait mentir que de ne pas affirmer qu’on rigole de bon cœur. Il faut avouer qu’Eléanor est un sacré numéro. En plus d’enchaîner les gaffes, elle a une manière de s’exprimer très imagée. Un exemple parmi tant d’autres :
« Non, non. L’ambulance ne s’est pas révélée nécessaire. Agression purement verbale, jusqu’à ce que Merrick explique clairement qu’elle était sa nouvelle assistante, qu’ils ne couchaient pas ensemble et qu’en fait, il n’était pas une crapule de crapaud bigame à tête chercheuse de Tchernobyl. »
Hormis l’humour, le style de Lee Nichols est vraiment très simpliste, beaucoup trop à mon goût. J’ai eu l’impression de lire un livre jeunesse… et encore certains sont mieux écrits.

Pour ma part, la légèreté du récit m’a déplu, car concrètement l’intrigue est plate, voire quasi inexistante. Certes, c’est léger et ça peut même être rafraîchissant, mais ça n’en fait pas un livre de qualité, du genre de ceux qui sont inoubliables. A choisir, je préfère perdre 1h30 à 2h de mon temps en regardant ce genre d’histoire à la télé ou au ciné. En bouquin, ça peut rapidement frôler l’indigestion…

Note: 1,5/5


Défi lecture V&S et Abfa, catégorie Harlequin




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