mardi 21 décembre 2010

"Un Vampire ordinaire" de Suzy McKee Charnas


Quatrième de couv':

Edward Weyland, professeur d’anthropologie à l’université de Cayslin, semble un bel homme. Mais ce n’est pas un homme. C’est un vampire, un prédateur qui se nourrit de sang humain, issu d’une espèce rare et ancienne, presque dotée de l’immortalité. Les humains fascinent Weyland, et surtout leurs rêves, car lui ne rêve pas, même durant ses longues périodes d’hibernation. Et parce que les humains fascinent Weyland, il entreprend une étrange relation avec une psychanalyste.
Une relation psychothérapeutique ? On peut en douter.
Mais l’une et l’autre vont succomber à une fascination réciproque, bien proche de ressembler à de l’amour, cette autre forme de prédation.
Suzy McKee Charnas a entièrement renouvelé, avec sensibilité, le thème du vampire. Un grand classique.


Mon avis:

Contrairement au titre, ce roman est loin d’être ordinaire. Il pourra paraître banal et ennuyeux à ceux pour qui vampire rime avec bit-lit. Ne vous attendez donc pas à une histoire trépidante, pleine d’action et de romance. Il n’y a rien de tout cela dans le roman de Suzy McKee Charnas. Il est vrai qu’on peut s’interroger sur l’intérêt d’un tel livre.
J’ai tendance à penser que Suzy McKee Charnas voulait nous offrir une nouvelle manière d’aborder le mythe du vampire. Pour cela, elle opte pour une approche plus psychologique. Le style manque de chaleur, mais il colle à la perfection avec la personnalité d’Edward Weyland. Le vampire de Suzy McKee Charnas est un homme distant, anthropologue et vampire, qui se force à côtoyer les humains qu’il voit comme du bétail.

L’histoire est construite comme une pièce en cinq actes :
Acte 1 : Weyland, professeur d’anthropologie, étudie les rêves des autres. Jugé comme quelqu’un de mystérieux, voire d’inquiétant, il tente de se fondre dans la masse, d’être en somme un vampire ordinaire. Personne ne se doute de sa vraie nature, jusqu’au jour où une femme découvre sa véritable nature.
Acte 2 : Dans sa fuite, Weyland tombe entre les mains d’hommes peu scrupuleux, qui vont essayer de l’exploiter, tel un animal de foire. C’est probablement la partie la plus violente, témoignant de la bêtise et de l’avidité humaine.
Acte 3 : Weyland cherche à reprendre sa place de professeur, mais pour se faire il doit accepter de suivre une thérapie. C’est alors qu’il rencontre Floria, charmante psychothérapeute, qui va voir dans le cas de son nouveau patient le moyen de peut-être devenir célèbre.
Acte 4 : c’est la partie qui m’a le moins transportée. Je ne sais pas, je n’y ai pas vraiment perçu tout l’intérêt… Tout tourne autour de La Tosca.
Acte 5 : Eh bien, c’est la fin… mais je n’en révélerai rien. Je laisse à ceux qui ouvriront ce livre, le soin de la découvrir eux-mêmes.

Cela fait plusieurs mois maintenant que j’ai lu ce livre, et je suis étonnée d’en garder un souvenir aussi vivace. Il est vrai que j’avais vraiment apprécié le fait qu’il casse les codes qu’ont fixés certains auteurs spécialisés dans les vampires. J’ai eu l’impression que ce vampire pouvait être mon voisin, un homme comme tout le monde… enfin presque.

Suzy McKee Charnas nous invite à nous interroger sur ce mythe qui fait tant fantasmer. Le sort de Weyland est-il finalement enviable ? Ma foi, j’en viens à me dire que je n’aimerais pas côtoyer la bêtise humaine pour l’éternité. C’est pour cette raison que j’ai aimé ce personnage cynique à souhait qui pose sur l’espèce humaine un regard si juste.

Note:
4/5 

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