mardi 14 décembre 2010

"Le portrait du mal" de Graham Masterton



La quatrième de couv':
Ils étaient prêts aux pires atrocités pour conserver l’éternelle jeunesse. Un portrait de douze personnages au visage en décomposition… La toile est l’oeuvre d’un certain Waldegrave, ami d’Oscar Wilde et passionné d’occultisme, mais elle est sans valeur et plutôt médiocre. Alors pourquoi la mystérieuse Cordelia Gray veut-elle à tout prix s’en emparer ? Quel est le secret du portrait ? Qui sont ces douze personnages ? Vincent Pearson, l’actuel propriétaire du tableau, découvre un lien entre cette oeuvre démoniaque et une série de meurtres particulièrement abominables qui secouent la Nouvelle-Angleterre depuis quelques mois.


Mon avis:

Des meurtres, une famille riche et décadente, et un tableau (objet d'un pacte maléfique) sont les ingrédients de ce thriller fantastique. Je me suis facilement laissé entraîner dans cette histoire aux idées par forcément novatrices, mais auxquelles on adhère finalement. Pourquoi ? Parce que l’ensemble tient assez bien la route et parce que je n’ai pas eu la sensation de rester sur ma faim avec des questions sans réponses.
Concernant les personnages, c’est là où le bât blesse. Je ne me suis réellement attachée à aucun d’entre eux. Vincent Pearson (le héros) est un homme cultivé, tiré à quatre épingles (genre dandy moderne), divorcé et peu enclin à revivre une relation stable. Mais c'est quelqu'un de distant et pas attachant. Les Gray sont, selon moi, les personnages les plus intéressants de l’histoire, quoique pas assez étoffés. C’est une vieille famille riche, un clan uni pour le pire et le meilleur. Henry, Maurice et Cordelia (membres de la famille qu'on voit le plus) sont les archétypes d’une société hautaine, persuadée d'être au-dessus des lois grâce à leur nom et leur argent. Ils sont décadents dans leurs mœurs (même si je trouve que l'auteur a été modéré... dommage !). Ils sont inquiétants et tous cinglés à leur façon. Pat est le personnage secondaire pour qui j’ai éprouvé de l’affection. Elle incarne très bien le rôle du médium un peu dépassé par les évènements.


Masterton prouve une fois encore qu’il est un bon auteur. Son style est fluide. Il sait amener l'intrigue, distillant les informations tout au long du roman. Ses descriptions sont bien dosées. Il n'en fait pas trop et opte parfois pour la suggestion. 


Les + et les – en bref : 

+: l'histoire qui est bien construite
+: les clins d'oeil à l'oeuvre de Oscar Wilde (le nom de Sybil Vane que Cordelia utilise et qui était le nom de la comédienne que Dorian aimait, le tableau bien sûr, le nom de Derien qui fait penser à Dorian... et je suis sûre d'en oublier)
+: le passage où Vincent et son fils se retrouvent dans les tableaux (une bonne idée qu'Hervé Jubert a d'ailleurs reprise dans la Trilogie Morgenstern)

-: des personnages pas très marquants
-: le côté occulte qui n'est pas assez présent

Note : 
4/5 (Pourquoi ? Parce qu’il n’égale pas « le portrait de Dorian Gray », parce que c’est trop concentré sur l’aspect thriller)

Remarque : 
Un bon moment de lecture qui se tient et qui est bien écrit. Bien sûr, je conseillerai de lire avant « le portrait de Dorian Gray » plus court, mais plus dérangeant et qui offre davantage une réflexion sur la beauté.

2 commentaires:

  1. T'as une coquille dans le titre, c'est Masterton, pas Joyce ;o)

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  2. Erreur corrigée^^ Je ne devais pas avoir les yeux en face des trous :)

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