lundi 13 décembre 2010

"Bohème" de Matthieu Gaborit




Quatrième de couv’ :
Après la révolution industrielle, l’Europe a été submergée par une substance étrange et dangereuse, l’écryme. Reliées par un fragile réseau de traverses d’acier, seules quelques cités gouvernées par l’aristocratie capitaliste émergent dans cette mer corrosive. Mais sous le joug de la Propagande, la révolte gronde...
Quand un dirigeable porteur d’une précieuse cargaison clandestine s’échoue dans l’écryme, c’est Louise Kechelev, avocate-duelliste et fille de révolutionnaires praguois, qui est chargée de récupérer la cargaison. Dans la même zone, un régiment de hussards en mission de reconnaissance a été décimé par une mystérieuse crise de folie. Seul survivant, le commandant Léon Radurin doit fuir les foudres de la Propagande. Pour Louise et Léon, c’est le début d’un voyage sans retour aux confins des traverses, où se murmure le nom d’une cité perdue : Bohème.

Mon avis :
Prenez le territoire européen après la Révolution industrielle. Cette dernière a laissé derrière elle de douloureux stigmates. Le plus important est l’écryme, une substance acide qui ronge et détruit tout ce qui la touche. Afin d’éviter tout contact avec l’écryme et de pouvoir circuler dans le territoire, les hommes ont créé un système de traverses métalliques.
Dans ce monde bouleversé et sombre, nous sommes invités à suivre les aventures de Louise Kechelev, une jeune avocate-duelliste. Fille de révolutionnaires, elle va tenter de récupérer la cargaison d’un de leurs dirigeables, le Lysänder. Échoué dans l’écryme, il semblerait que son équipage se soit entretué. Parallèlement, le commandant Léon Radurin voit son unité décimée dans d’étranges circonstances. Il semblerait que l’écryme soit la cause de toutes ces morts. Commence alors la quête de Louise et Léon pour en savoir plus sur cette substance qui semble recéler bien des mystères.

L’histoire est répartie en deux « romans » : « les rives d’Antipolie » et « Revolutsyia ».

Dans les rives d’Antipolie, Mathieu Gaborit nous offre une découverte fantasmagorique d’un monde étrange, plongé dans l’épaisse brume que développe l’écryme. La présence de la technologie dans ce monde froid et hostile atteste que nous nous trouvons bel et bien dans un texte résolument encré dans le genre du steampunk. Toute l’histoire repose sur cet univers qui est en fin de compte le personnage principal de ce roman. Bien sûr dans cette première partie, nous faisons la connaissance de Louise, une jeune femme complexe et touchante. Elle se trouve embarquée dans une histoire intrigante, faite de rencontres très étranges. Mais ce qui était prometteur dans cette partie disparaît presque totalement dans "Revolutsyia".

En effet dans la seconde partie, Louise et Léon deviennent presque inexistants. De nouveaux personnages, venus d’on ne sait où, font leur apparition. Dès lors, la narration devient plus brouillonne, et l’intrigue en est même bâclée.

Ainsi, en partant d’une idée ambitieuse et prometteuse, on en arrive à quelque chose d’insatisfaisant et d'imparfait. En refermant ce livre, j’ai ressentie de la frustration. J’ai eu la sensation que Mathieu Gaborit était limité par le temps ou par le nombre de pages, car cette histoire a un goût d’inachevé. Je garderai néanmoins en souvenir l’écryme et ses effets sur cette Europe à la fois si proche et si éloignée de nous.

Je me console aussi en me disant que l’édition en format poche m’a permis de découvrir le merveilleux travail d’un illustrateur : Sam Van Olffen.

Conseil : Si vous n’avez jamais lu Mathieu Gaborit, évitez de commencer par celui-là. Optez pour « les Chroniques des Crépusculaires » ou celles des Féals, ou même «  Abyme ».

Note: 2/5

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