dimanche 7 octobre 2012

[Défi #13] "Les monades urbaines" de Robert Silverberg



Quatrième de couv':

La planète Terre en l'an 2381 : la population humaine compte désormais plus de 75 milliards d'individus, entassés dans de gigantesques immeubles de plusieurs milliers d'étages. Dans ces monades, véritables villes verticales entièrement autosuffisantes, tout est recyclé, rien ne manque. Seule la nourriture vient de l'extérieur. Ainsi, l'humanité a trouvé le bonheur. Des bas étages surpeuplés et pauvres aux étages supérieurs réservés aux dirigeants, tous ne vivent que dans un but : croître et se multiplier. Plus de tabous, plus de vie privée, plus d'intimité. Chacun appartient à tout le monde. La jalousie et le manque n'existent plus. Contentez-vous d'être heureux. La monade travaille pour vous et maîtrise tout. Quand à ceux qui n'acceptent pas le système, les anomos, ils seront eux aussi recyclés. Pour le bien-être du plus grand nombre...

Avis:


Livre d’anticipation, il met bout à bout plusieurs nouvelles dont l’action se situe au 24e siècle. Notre planète n’est plus celle que l’on connait. Si la Terre est surpeuplée aujourd’hui, elle l’est bien plus dans la vision futuriste de Robert Silverberg. Avec 75 milliards d’êtres humains, l’apparence de notre planète s’est quelque peu transformée. Toutes les villes que nous connaissons ne sont plus. Afin que chacun ait un endroit où vivre, il a fallu concevoir un nouveau mode d’habitation et privilégier la verticalité. Ce sont dans les « monades urbaines » que les êtres humains s’entassent.

Une monade, mais qu'est-ce donc ? C’est une gigantesque tour de 1000 étages et haute d’environ 3000 m. Une monade peut abriter 88000 individus.

À travers les yeux de quelques habitants de la monade 116, nous découvrons un monde cloisonné où chacun pense vivre dans une utopie… enfin, c’est ce qu’on veut nous faire croire dans le premier texte. Peu à peu, la peinture de ce monde idéal se détériore pour révéler les failles. Il est vrai qu’on pourrait être séduit par cette vie en communauté où les portes ne sont jamais closes, où la liberté sexuelle au sein des couples est une obligation, où le chômage n’existe pas, où tout semble propre et aseptisé. Mais finalement cette image très soixante-huitarde va dévoiler une dictature où l’on n’hésite pas à éliminer ou lobotomiser les esprits déviants, c’est-à-dire qui se mettent à analyser cette façon de vivre et à contester le système.

Vu la structure du livre, je ne dirais pas que j’ai été complètement séduite, puisque je préfère lorsqu’il y a une véritable intrigue avec un début et une fin. Ici, nous suivons le quotidien de plusieurs individus qui se connaissent plus ou moins et vont chacun à leur façon se mettre à s’interroger sur leur existence. Même si l’auteur a essayé d’établir des liens entre chaque texte pour créer une unité, ça manque de palpitant. En revanche, c’est un support intéressant pour réfléchir sur le concept d’utopie. Quand on referme ce livre, on se demande s’il existe finalement un monde parfait qui pourrait convenir à tout le monde sans exception. À chacun de trouver sa réponse.

Est-ce que je le conseillerais à un ami ? Oui, ça se lit vite et ça permet de réfléchir. Non, si vous cherchez de l’action et de l’intrigue.

Note: 3,75/5

 Catégorie "Auteurs nord-américains vivants"