mardi 30 août 2011

"Mr Shivers", Robert Jackson Bennet


Quatrième de couv':
C’est l’époque de la Grande Dépression. Par milliers, les gens quittent leur foyer, à la recherche d’une meilleure vie. Mais Marcus Connelly n’en fait pas partie. Lui ne cherche qu’une chose : la vengeance. Passager clandestin des chemins de fer, le vagabond couvert de cicatrices qui a tué la petite fille de Connelly, rôde dans les campements de ceux qui ont tout perdu. Nul ne connait son identité mais tout le monde connaît son nom : Mr. Shivers. C’est l’histoire d’une Amérique hantée par la mort et le désespoir. Un monde dans lequel un homme doit affronter une sombre vérité et répondre à une question : jusqu’où est-on prêt à aller pour obtenir satisfaction ?


Mon avis:

Que dire, si ce n’est que « Mr Shivers » n’aura pas comblé toutes mes attentes. L’auteur a conduit son histoire sur un chemin inattendu, mais peu original malheureusement. C’est une lecture qui a fini par me lasser passé un certain nombre de pages. La cause de cet ennui ? Il n’y a pas beaucoup de mystère au niveau de l’intrigue.

« Mr Shivers » m’a fait l’effet d’une nouvelle qu’on aurait étoffée avec plein de détails pas toujours très utiles, notamment au niveau des rencontres que font les personnages principaux tout au long de leur périple. Hormis ce qu’on sait déjà et qui est confirmé plusieurs fois, on attend des révélations... en vain. On guette le coup de théâtre qui rendra cette histoire exceptionnelle, mais rien ne vient. L’identité de Mr Shivers n’est pas un mystère, et ce dès le début de l’histoire. Et le final, plutôt brouillon, ne m’a guère surprise. De même qu’aucun des protagonistes ne m’a touchée. J’aurais aimé qu’ils aient des personnalités plus marquées.

Hormis, ces points négatifs, j’ai envie de dire que l’auteur possède un style très fluide et donc très agréable à lire, qu’il a une merveilleuse capacité à créer une atmosphère sombre illustrant à la perfection l’ambiance de son roman. De plus, on sent clairement qu’il s’est bien documenté sur l’époque dans laquelle il place son récit. Cette période, c’est la Grande Dépression. Nous plongeons vraiment dans cette Amérique victime de la crise, où les gens fuient l’Est pour trouver du travail dans l’Ouest. Au centre, on trouve la désolation, la sécheresse et la famine. On rencontre le long des rails de chemin de fer des campements de fortune, où les hobos attendent de s’engouffrer dans les trains de marchandises. La misère et la violence sont le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui gardent néanmoins l’espoir d’un avenir meilleur. J’ai très bien adhéré à l’aspect historique et sociologique de ce roman ; je crois même que c’est ce que j’ai préféré.

Alors, bien que je n’aie pas aimé plus que de raison ce roman, je ne le déconseille pas pour autant. Il n’est pas mauvais, juste que je n’ai pas été le meilleur des publics.

Note: 2,75/5 

jeudi 18 août 2011

"Cuisine sanglante" de Minette Walters


Quatrième de couv':
D’où provenait la fascination qu’exercait Olive Martin ? Du spectacle grotesque de son mètre cinquante-cinq pour quelque cent vingt kilos ? De sa sinistre notoriété ? De la répulsion qu’elle inspirait ? Elle avait débité sa mère et sa sœur en morceaux qu’elle avait rassemblés sur le sol de la cuisine en une composition abstraite sanguinolente. L’énormité du crime, jointe à l’impression terrifiante que sa silouhette apocalyptique avait produite sur les membres du tribunal lui avaient valu une condamnation à perpétuité. Le crime mis à part, ce qui rendait son cas exceptionnel, c’est qu’elle avait plaidé coupable et même refusé de répondre.
Dès sa première rencontre avec Olive Martin, Rosalind Leigh, qui a accepté non sans dégoût d’écrire un livre sur elle, a le sentiment que la meurtrière obèse n’est pas coupable. Mais alors pourquoi ces aveux ? Qui protège-t-elle ? Et pourquoi ?


Avis:
Il existe des livres qu’on laisse traîner sur les étagères pendant des années avant de les lire. C’est le cas de « Cuisine sanglante », pourtant il aurait mérité d’être lu bien plus tôt. C’est mon premier Minette Walters, et ce ne sera pas le dernier. J’ai été captivée par cette intrigue.


Dans cette histoire, nous suivons Roz, chargée par son éditrice d’écrire sur Olive Martin. Cette dernière est enfermée en prison, accusée d’avoir tué et dépecé sa mère et sa sœur. Bien sûr, il va vite apparaître aux yeux de Roz que la jeune femme n’est peut-être pas la coupable de ce massacre. Pendant près de 350 pages, l’objectif va être de remettre en place les puzzles d’un malheureux drame. Cette intrigue m’a fait penser à ces faits divers sordides qu’on peut lire dans les colonnes du journal.

Minette Walters est une habile narratrice qui sait maintenir le suspens en brouillant les pistes, en multipliant les suspects, en révélant les secrets des uns et des autres. Elle a du talent, et j’ai eu beaucoup de mal à me détacher de ce roman tellement j’étais captivée. Plus j’avançais et plus j’avais envie de savoir la vérité. On perçoit la vérité progressivement, même si un léger doute persiste dans les dernières lignes du livre.

L’autre point fort de « Cuisine sanglante », ce sont les personnages. Minette Walters nous peint une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Qu’ils soient principaux ou secondaires, ils m’ont tous marquée à leur façon. On n’a pas d’un côté les bons et de l’autre les mauvais. Ce sont des êtres humains, faits de forces et de faiblesses.

Je n’en dirai pas plus sur cette intrigue pour éviter les spoils. Juste un conseil, si vous aimez les polars : lisez-le, si ce n’est déjà fait !

Note: 4/5

mardi 9 août 2011

"Les revenants de Whitechapel" de George Mann



Quatrième de couv':

Bienvenue dans un Londres victorien, étrange et dangereux. Chaque jour, de nouvelles découvertes technologiques viennent améliorer la vie des Londoniens: des dirigeables sillonnent le ciel alors que des automates sont à leur service. Mais sous le vernis du progrès se cachent de sombres événements.
Sir Maurice Newbury et sa charmante assistante Miss Veronica Hobbes doivent enquêter sur le crash d’un dirigeable et la disparition de son pilote automate, tout en investiguant sur les apparitions mystérieuses d’un policier fantôme à Whitechapel...

Mon avis:
Ce roman, je l’attendais avec impatience et sa lecture m’a vraiment comblée.


L’auteur mélange avec habileté les genres et le résultat est efficace. Dès les premières pages, on se laisse emporter dans cette enquête teintée de fantastique et de steampunk. Il m’a fait vaguement penser au roman de Fabrice Colin et Matthieu Gaborit « Confessions d’un automate mangeur d’opium », avec une intrigue elle aussi centrée autour d’automates. George Mann nous plonge en 1901, dans un Londres humide et brumeux où les voitures à cheval côtoient des technologies plus modernes : dirigeables, véhicules motorisés ou encore des trains de surface. C’est suffisamment bien décrit pour parvenir à s’imaginer dans ce Londres alternatif.

De l’action, des rebondissements, du mystère, un zeste d’humour et de bienséance so british, c’est le cocktail que nous réserve George Mann. Tout est parfaitement dosé et maîtrisé pour qu’à aucun instant on ne sente poindre l’ennui. J’émettrai un petit bémol sur le manque de complexité de l’intrigue, puisque tout y est assez prévisible. Mais ceci n’est qu’un détail, car pour un premier tome, la qualité est au rendez-vous et, avouons-le, c’est follement divertissant.

Si vous aimez le duo Sherlock Holmes & Watson ou encore celui de John Steed & Emma Peel, alors vous adorerez le tandem Newbury & Hobbes. Leur relation est le point fort de ce livre. Plaisante, un peu guindée parfois, cette association ne manque pas d’intérêt. Ne vous attendez pas à une histoire d’amour, il n’y en a pas, même si un léger jeu de séduction s’installe par moments. Ces deux héros qui peuvent paraître assez classiques du point de vue du traitement nous réservent quelques surprises, des secrets pas très glorieux… du genre de ceux qui font tache dans la bonne société londonienne de ce début de XXe siècle.

Lecture des plus plaisantes, « les revenants de Whitechapel » est à savourer sans modération, dans lequel on ressort un peu ébouriffé tant l’action est omniprésente.

N’hésitez vraiment pas à le lire !

Note: 4/5