vendredi 29 juillet 2011

"Le magasin des suicides" de Jean Teulé


Quatrième de couv':
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...

Avis:

C’est un peu par hasard que je suis tombée sur « le magasin des suicides » de Jean Teulé, dont je n’avais jamais lu aucun livre.

Imaginez une réalité alternative où il est possible de faire commerce du suicide. C’est ce qu’imagine l’auteur dans son roman.

Bienvenue donc dans « le magasin des suicides » tenu par la famille Tuvache, spécialistes du suicide de père en fils et de mère en fille. Dans cette boutique, on y trouve absolument de tout pour passer de vie à trépas : des poisons, des cordes, tout l'attirail pour se faire harakiri, des kits de suicide pour en finir avec la vie comme sa star préférée, etc. Fan d’humour noir, je dois avouer que cette idée de départ m’a plus que séduite. Pourtant, la séduction a été de courte durée. Même si l’humour noir fonctionne, et m’a décoché quelques rires et sourires, le reste n’a pas suivi.

J’ai eu l’impression de me retrouver dans un des ces films comiques que le cinéma français affectionne où passé le premier quart d’heure on finit par se lasser, parce qu’on se rend vite compte que l’histoire manque de profondeur et d’intérêt. C’est ce qui arrive ici. Tout manque d’approfondissement. Les descriptions ne sont plus à la mode, alors on n’en met presque pas. À quoi ressemblent les personnages ? Aucune idée. Les clients sont ce qu’ils sont censés être, c'est-à-dire des individus parmi tant d’autres qui veulent juste en finir avec leur misérable existence. Aucun ne m’a vraiment marquée. La famille Tuvache est l’image de son patronyme : populaire et parfois lourdingue aussi dans le langage que dans l’attitude. L’histoire ? C’est le quotidien de cette boutique et de cette famille qui a un vilain canard dans ses rangs. Le petit garnement est Alan, le dernier né de la famille. Souriant à la vie, il fait tache dans cette famille qui voue sa vie à la mort et au désespoir des autres. La fin est malheureusement trop évidente et pour le coup l’effet de surprise escompté n’a pas lieu.

Je ne m’attarderai pas sur le style de l’auteur que j’ai trouvé déplorable.

Il y avait là une histoire avec du potentiel, mais son traitement a tout gâché. Je préfère encore me regarder « la famille Addams » ou les films de Tim Burton. Un livre vite lu et qui sera vite oublié.

Note: 1/5

"Le papillon de papier" de Dian Wei Liang


Quatrième de couv':
Pas facile de retrouver dans une ville survoltée, une pop star rebelle disparue depuis plusieurs jours ! La détective privée Wang Mei n'a que quelques mots d'amour et un papillon de papier pour la guider dans Pékin où, des taudis tentaculaires aux buildings flambant neufs, plane l'ombre tragique du soulèvement de la place Tian'anmen. Trahison et vengeance dans une Chine tourmentée par les fantômes de son passé.

Avis:

Le papillon de papier est le premier roman de Diane Wei Liang que je lis, et j’ai plutôt apprécié cette découverte.


Avec ce roman, nous nous retrouvons en Chine, vers la fin des années 90, presque dix ans se sont écoulés depuis les événements de la Place Tian’anmen. Nous découvrons un pays bouillonnant, en pleine marche vers un modernisme galopant et qui tente, tant bien que mal, de laisser le passé douloureux et sombre du communisme derrière lui. Pourtant, il est difficile d’occulter ce pan de l’histoire lorsque les institutions semblent fonctionner comme à l’époque. C’est d’ailleurs cette peinture sociale d’une Chine en pleine mutation que j’ai le plus aimée dans ce livre.

Mais ce roman, c’est aussi une enquête, menée par Wang Mei. Ancienne fonctionnaire au Ministère de la Sécurité, elle s’est reconvertie en détective privé, métier interdit en Chine. Cette jeune femme est à l’image de son pays. Elle se défait des codes imposés par la société, en restant célibataire, en s’imposant comme l’égale de l’homme, détail important surtout dans un pays fortement patriarcal. Elle s’éloigne des institutions et commet l’affront d’exercer une profession illégale, quitte à risquer sa vie. Mais comme la Chine, elle est fragile. Elle porte les stigmates d’un passé pas si lointain que cela. Prisonnière de ses regrets de ne pas avoir participé aux événements de la place Tian’anmen et d’un triste secret familial, Wang Mei est donc la plus à même de résoudre l’enquête sur la mort d’une chanteuse en vogue. Au fil de cette intrigue, la Chine se dévoile peu à peu, et c’est sur un drame humain des plus poignants que nous débouchons, illustration même de la mauvaise influence que la terreur instaurée par une dictature peut avoir sur l’homme.

Loin d’être un coup de cœur, ce livre n’en reste pas moins une agréable lecture qui donne envie de parcourir la précédente enquête de Wang Mei, jeune détective pleine de promesses.

Note: 3,5/5

mardi 26 juillet 2011

"La brocante Nakano" d'Hiromi Kawakami


Quatrième de couv':
A Tôkyô, la brocante Nakano n'est pas un repaire d'objets chers, mais plutôt originaux et incongrus, comme parfois les clients qui la fréquentent. Son propriétaire a un penchant très prononcé pour le sexe féminin, sa soeur Masayo fabrique des poupées, les jeunes Hitomi et Takeo viennent les aider. La boutique est comme une roue de la vie où se croisent, s'aiment et s'échangent les personnages, au gré de leurs attirances et de leur fantaisie. Avec délicatesse et sensualité, Kawakami évoque ces liens mystérieux qui se nouent entre les êtres, où l'on feint de jouer son amour aux dés et de prendre à la légère ce qui vous remue le coeur. Son roman résonne de mille petits bonheurs qui entrent en correspondance avec les hasards de la vie. Et le son qu'il en tire est léger et clair, telle la coupe offerte de la vie.

Avis:
Une bouffée d’air frais, voilà ce qui définit le mieux ce roman. N’attendez pas après une aventure palpitante, il n’y en a pas. L’histoire, qui est plutôt une succession d’anecdotes, peut paraître d’une banalité affligeante au premier abord. Pourtant, la magie opère. Pourquoi ?


Peut-être parce que l’auteur possède une plume toute en délicatesse qui nous emporte dans le quotidien de cette brocante, à tel point qu’elle semble se matérialiser sous nos yeux. On se prend à rêver d’avoir un tel commerce à proximité de chez soi.

Bien que l’action se déroule la plupart du temps dans la brocante, nous n’assistons pas véritablement à un huis clos. Nous avons bien le trio principal : M. Nakano et ses deux employés Hitomi et Takeo. Mais d’autres personnages viennent se greffer à ce microcosme, tels que la sœur et la maîtresse de M. Nakano, et les clients. Nous assistons à la naissance d’un amour complexe et timide entre Hitomi et Takeo. Les intrusions de la sœur de M.Nakano sont toujours pleines de vie et apportent une touche fantaisiste dans le quotidien de la brocante.

La brocante est l’illustration de ces derniers petits commerces, à l’économie fragile. Ce roman, c’est la vie, avec ses bons et ses mauvais moments. Une vie simple comme celle que nous vivons, faite de rencontres, de déceptions, de doutes et d’amour.

Ni triste, ni joyeux, ce roman nous touche par la véracité des sentiments exprimés et l’on découvre un Japon en crise où trouver du travail peut se révéler aussi difficile qu’en France.

Note: 3,75/5

lundi 11 juillet 2011

"Le bal de givre à New York" de Fabrice Colin


Quatrième de couv':
Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché. Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?

Avis:

Dire que ce roman n’est pas bon, ce serait mentir. Seulement, il ne m’a pas emballée plus que de raison… peut-être parce que je ne suis plus une adolescente.


En effet, Fabrice Colin s’adresse avant tout à un lectorat jeune. Et cela se fait sentir dans son écriture un peu plus épurée, mais qui reste toutefois poétique et délicate.

De plus, le personnage principal est une adolescente. Fille d’un grand architecte new-yorkais, on la voit vivre son premier amour. Dès les premières pages, j’ai eu peur de me retrouver dans une bluette pour ados. Mais connaissant un peu les textes de l’auteur, je me suis dit qu’il nous réservait autre chose. D'ailleurs, on sent rapidement qu’il y a quelque chose de bizarre dans cette histoire. L’héroïne semble complètement omnisciente, comme si elle assistait en tant que spectatrice au déroulement de sa propre existence. Donc difficile de bien la cerner, de ressentir avec précision ses sentiments. Tous les événements s’enchainent de manière étrange, comme dans une sorte de rêve. L’imaginaire et le fantastique ne sont que des effleurements. On entre jamais pleinement dans cet univers mystérieux, comme s’il était inachevé. Mais tout ceci n'est pas anodin.

Ce roman est un vrai exercice de style où l’objectif est de nous duper jusqu’à la fin. À condition bien sûr de ne pas avoir fait attention à certains détails. Car Fabrice Colin a laissé au fil de sa narration des éléments susceptibles de nous faire comprendre cette histoire avant la révélation finale. Un lexique particulier, Anna, le jeu des couleurs, certains noms… tous ces éléments sont autant de clés pour tout deviner. Si l’on n’y fait pas attention, les dernières pages surprendront alors.

Bien sûr, comprendre tout enlève l’effet de surprise et pour le coup l’on savoure moins l’épilogue. C’est ce qui m’est arrivé… d’où mon manque d’enthousiasme face à cette lecture qui a pourtant des atouts.

Alors, je ne le déconseille pas, parce que ça reste une fois de plus un bon roman de Fabrice Colin, mais si vous êtes comme moi, à repérer les moindres détails, vous risquez d’être un peu déçu.

Note: 2,75/5

dimanche 10 juillet 2011

[Défi #26] "Un monde sans elfes" de Jean-Louis Sevilla


Quatrième de couv':
Syriane et Marek sont des elfes, espèce rivale des hommes, autrefois décimée par la peste. Aujourd'hui, les elfes sont traqués par la Ligue, organisation qui recourt aux épidémies, aux conflits internationaux et aux manipulations médiatiques pour les éliminer. Comme les Kennedy, Jim Morrison, Kurt Cobain et tant d'autres, Marek et Syriane sont la proie des limiers, la police secrète de la Ligue. En quelques heures, ils deviennent des fugitifs, abandonnant tout pour échapper aux assassins lancés à leurs trousses et rejoindre les derniers survivants de leur peuple. Qui sont les elfes ? Des anges ? Des résistants ? Des envahisseurs ? Une menace ou un espoir ? Les elfes naissent de plus en plus nombreux parmi les hommes. Ils veulent s'unir pour imposer à l'humanité le droit de vivre à ses côtés. Face à cette résurgence, la Ligue déclenche une guerre totale contre les elfes, contre Marek et Syriane. Un monde sans elfes est un roman d'action. Il plonge le lecteur dans un univers de prédateurs où la différence constitue un danger mortel. Toute la force de ce thriller repose sur une double angoisse : celle des origines et de l'identité.

Avis:

À sa sortie, le roman a été qualifié de thriller féérique. Le déroulement de l’histoire fait penser à une chasse à l’homme, sauf qu’ici ce sont des elfes qui sont traqués par une organisation secrète humaine. Le rythme est mené tambour battant avec un style simple et efficace. Jean-Louis Sevilla ne s’embête pas de détails inutiles et va à l’essentiel. Peut-être à tort, car en fin de compte certains détails du livre manquent d’approfondissement. « Un monde sans elfes » est comme ces films qui privilégient l’action sur la profondeur du scénario. Ce qui nous donne un petit divertissement agréable, mais pas mémorable.

Pendant une bonne partie du roman, on se laisse emporter par l’aventure de Syriane et Marek en se demandant comment tout cela va se terminer. En toute honnêteté, la conclusion tant attendue ne s’est pas présentée. La tension monte, les pions et les enjeux sont posés, mais rien ne se produit. On nous promet une guerre sans merci entre les elfes et les humains, mais on débouche sur un massacre, avec des héros qui fuient on ne sait où. Bref, tout reste en plan, coupé en pleine action. J’ai l’habitude des fins ouvertes avec les films et séries asiatiques, mais ici je n’ai pas adhéré. J’ai juste l’impression que l’histoire qu’a voulu nous raconter l’auteur est inachevée. Quand j’ai refermé le livre, j’ai dit : « et c’est tout ? ».

Ce livre ressemble plus au premier tome d’une série qu’à un one shot. À cause de cette fin et d’une intrigue guère fouillée, ce livre ne marquera pas les annales de la fantasy.

Jean-Louis Sevilla surfe sur les genres sans trop approfondir l’ensemble, ce qui est un peu regrettable, car il y avait vraiment matière à offrir une histoire dense et palpitante. Du coup, les éléments liés à l’imaginaire sont souvent relégués en second plan. Les elfes ne sont pas vraiment différents des humains. Le caractère uchronique de l’histoire est relégué dans le glossaire, alors que tout aurait pu être intégré dans la narration. Ce qui aurait donné un ouvrage bien plus original.
Les personnages sont assez stéréotypés. On a les gentils elfes injustement traqués et tués, et les méchants humains qui massacrent tout ce qui est différent. On peut y voir une métaphore du racisme. Pour les jeunes lecteurs, ce roman peut servir de base pour réfléchir sur la grande question de la différence entre les races.

Mais tout cela reste sommaire, juste de l’ordre d’une mise en bouche qu’on savoure avant de se plonger dans de la fantasy plus ardue.

En conclusion, je dirais que ce roman regorge de bonnes idées, mais traitées à la va-vite. Il ne reste plus qu’à espérer une suite pour que l’auteur approfondisse son univers et ne nous fasse pas regretter cette lecture.

Note: 2,5/5

Défi lecture V&S et Abfa, catégorie imaginaire

jeudi 7 juillet 2011

[Défi #25] "Les fils de l'homme" de P.D James


Quatrième de couv':

Dans l'Angleterre de 2021, frappée de stérilité comme le reste de la planète, plus aucun bébé n'a vu le jour depuis un quart de siècle. La population âgée s'enfonce dans le désespoir ; les derniers jeunes, jouissant de tous les droits, font régner la terreur ; le reste de la population s'accroche à une normalité frelatée sous l'autorité du dictateur Xan Lyppiatt.
Cousin de ce dernier et historien, Theo Faron rencontre un soir une jeune femme, Julian, membre d'un groupuscule clandestin qui défie le pouvoir. Celle-ci va bientôt lui annoncer une nouvelle stupéfiante...

Avis:

Connue pour ses nombreux polars, P.D James (dont je découvre la plume) nous propose ici un intéressant roman d’anticipation, que j’ai plutôt bien apprécié. « Les fils de l’homme », pour moi c’était avant tout l’adaptation cinématographique. Le film avait été un coup de cœur. Aussi, en commençant le livre, je m’attendais à retrouver ce que j’avais vu dans le film. Eh bien, la lecture a été en réalité pleine de surprises. Car entre le film et le livre, on ne trouve qu’un point commun : la stérilité humaine.

Le texte de P.D James est touchant, car l’histoire est assez crédible. La stérilité de l’humanité est loin d’être un sujet fantaisiste, surtout quand on lit ici et là que certaines substances chimiques dans les produits d’hygiène, les emballages, certaines pollutions peuvent entraîner la stérilité. Alors que le film nous entraîne dans un roman d’action et de violence, le livre est davantage une réflexion sur l’humanité. Que ferions-nous dans un tel monde ? Comment réagirions-nous si notre espèce n’avait plus d’avenir ?

Dans ce futur qui pourrait être, nous suivons Théo, un anti-héros à la personnalité complexe. Au début de l’histoire, on se dit qu’il n’est pas vraiment le meilleur candidat pour affronter l’aventure qui l’attend. C’est un homme renfermé sur lui-même, qui traîne comme un pénitent un passé tragique. Blasé, n’aimant guère son prochain, peu enclin à aider son prochain, il va devoir s’impliquer dans le monde et prendre part au destin de l’humanité. C’est un personnage très bien construit qui a le mérite d’évoluer jusqu’à la fin. J’ai fini par bien l’aimer et par réaliser que c’était la seule personne capable d’arriver à prendre soin de cet avenir plein de promesses. 


Le seul reproche que je ferai à ce livre, c’est sa fin trop abrupte. On aurait aimé un épilogue.

J’ai eu un réel plaisir à découvrir ce roman. Bien que le film n’ait pas grand-chose à voir avec le livre, je vous les conseille tous les deux. Une chose est sûre, je vais m’intéresser aux polars de P.D James !

Note: 4/5

Défi lecture V&S et Abfa, catégorie imaginaire

samedi 2 juillet 2011

[Défi #24] "Rebecca Kean - tome1: Traquée" de Cassandra O'Donell



Quatrième de couv':
Nouvelle-Angleterre, Burlington... Pas de délinquance, élue la ville la plus paisible des Etats-Unis, bref, un petit havre de paix pour une sorcière condamnée à mort et bien décidée à vivre discrètement et clandestinement parmi les humains. Malheureusement, en arrivant ici, je me suis vite aperçue que la réalité était tout autre et qu'il y avait plus de démons, de vampires, de loups-garous et autres prédateurs que nulle part ailleurs dans ce foutu pays. Mais ça, évidemment, ce n'est pas le genre de renseignements fournis par l'office de tourisme. Maudit soit-il...

Avis:

Autant être clair, ce roman n’a pas été une révélation et n’a présenté à mes yeux que peu d’intérêt. Il est vrai que je ne suis pas une fan convaincue de la bit-lit, mais ce texte (même s’il ressort les grosses ficelles du genre) n’est pas vraiment exceptionnel.
Il y avait bien quelques éléments intéressants comme le Directum, le mortefilis, les potionneuses, les Vikaris, mais ce n’aura pas été suffisant pour me séduire.
L’intrigue n’est pas très surprenante, et l’on se doute rapidement de qui Rebecca doit se méfier. Seul point positif, l’auteur évite de concentrer toutes les révélations à la fin de l’histoire et s’applique à les disperser au fil des pages. Ce qui permet d’éveiller un peu la curiosité et de donner du rythme à la lecture…
Ce qui m’a le plus déplu, c’est le style de l’auteur. J’ai eu la sensation de lire le premier jet d’un roman. L’écriture est simple, sans grande recherche et le rendu dégage quelque chose d’impersonnel. Le vocabulaire est plutôt basique. De nombreux mots reviennent souvent, comme si l’auteur ignorait l’existence des synonymes. Pour un livre français, les fautes sont nombreuses, certaines sont même dérangeantes, surtout au niveau de la conjugaison. Bref, je trouve malheureux de mettre un tel ouvrage à la vente sans en soigner un minimum la qualité…
Et les personnages ? Encore un autre aspect du roman que je n’ai pas aimé. Mal exploités, ils sont trop stéréotypés, cloisonnés dans un rôle bien précis et du coup ils n’évoluent pas vraiment. Rebecca est une héroïne qui ne me marquera pas. Elle sonne faux et j’ai parfois eu du mal à la considérer comme une prof de fac et une mère de famille. Elle ressemble plus à une jeune femme célibataire, brute de décoffrage et pas très distinguée. Sa relation avec sa fille manque, elle aussi, de crédit. Leurs conversations sont dignes d’un mauvais sitcom.
Concernant, les hommes du roman… j’en ai apprécié aucun, car trop clichés. Ils sont tous grands, musclés, un peu macho… le casting de rêve pour certaines, pas pour moi. Parce qu’en plus, aucun ne respire véritablement l’intelligence. Leurs réflexions et réactions sont assez primaires et ça frôle le ridicule. Leur manière de s’adresser à Rebecca m’a énervé, les « ma douce » à tout bout de champ ont eu raison de ma patience.
Je m’arrêterai là dans ma critique, parce que vous avez compris que je n’ai pas aimé. Il est évident que je ne poursuivrai pas la lecture de cette série… à moins d’avoir envie de me dégoûter à tout jamais d’un genre dont je ne suis déjà pas une accro.

Note: 1/5

 Défie lecture V&S et Abfa, catégorie imaginaire