samedi 19 février 2011

[Défi #9] Le bouchon de cristal de Maurice Leblanc


Résumé: 
Au cours d'un cambriolage chez le député Daubrecq, un crime est commis et deux complices d'Arsène Lupin sont arrêtés par la police. L'un est coupable du crime, l'autre innocent mais les deux seront condamnés à mort. Lupin va s'employer à délivrer la victime de l'erreur judiciaire, mais il devra lutter contre le député Daubrecq, maître-chanteur sans scrupule, qui détient un document compromettant, dissimulé dans un bouchon en cristal.

Avis:
Loin d’être la meilleure aventure d’Arsène Lupin, « le bouchon de cristal » nous offre un petit moment de détente entre deux livres plus consistants. C’est certain, ce livre ne restera pas gravé dans ma mémoire très longtemps. Je dois même avouer que le charme que je trouvais aux livres de Maurice Leblanc étant plus jeune s’est quelque peu estompé au fil des années.


Publié sous forme de feuilleton en 1912, « le bouchon de cristal » débute par un cambriolage qui tourne mal et qui lève le voile sur une sombre histoire de chantage, avec en toile de fond le scandale du canal de Panama. Dès l’instant où l’on apprend la réelle valeur du bouchon de cristal, l’intrigue ne présente plus guère d’intérêt. On se contente donc de suivre l’incessant jeu du chat et de la souris auquel se prêtent Arsène Lupin et Daubrecq (le maître-chanteur de service). Et même si Maurice Leblanc parsème son histoire de rebondissements, aucun ne bouleverse de manière stupéfiante le cours de l’intrigue. Tout y est prévisible, et c’est ce qui m’a le plus lassé dans cette lecture.

Les personnages, eux-mêmes, manquent de relief. Arsène Lupin ne change pas et reste le sympathique voleur au grand cœur qui sait se sortir des situations les plus délicates avec style. Véritable gentleman, il a une délicatesse et une prévenance des plus agréables envers la gent féminine. Il vient donc en aide à Mme Mergy, la mère d’un de ses complices, et qui est directement visée dans l’histoire du bouchon de cristal. Fragile et têtue, elle est prête à tout pour faire libérer son fils. Arsène Lupin tentera bien de l’éloigner de l’affaire, mais en vain. Contre eux se dresse le député Daubrecq. C’est l’exemple type du politicien parvenu où il est par des moyens crapuleux. Maître-chanteur aguerri, il apparaît comme un adversaire de taille pour Arsène Lupin, qui aura bien du mal à l’évincer.

En clair, c’est un roman qui se laisse lire avec facilité, mais ne vous attendez pas à quelque chose d’exceptionnel. Pour les passionnés de polar aux intrigues complexes, jetez votre dévolu sur un autre livre. Personnellement, c’est un livre que je conseillerais à de jeunes lecteurs qui souhaitent découvrir le genre en douceur. Pour ma part, Arsène Lupin restera dans la case des bons souvenirs de jeunesse… et il y a peu de chance que j'en relise un jour.

Note: 2/5

Défi lecture V&S et Abfa, catégorie classique

16 horsepower Wayfaring stranger

mercredi 16 février 2011

[Défi #8] "L'exorciste" de William P. Blatty


Quatrième de couv':

Pour Chris MacNeil et sa fille Regan, une adolescente de douze ans, la vie s'écoule heureuse et aisée dans un quartier bourgeois de Washington. 
Et puis, un jour, des bruits étranges résonnent dans la calme demeure, des objets disparaissent, des meubles sont déplacés. Quant à Regan, d'étranges métamorphoses la défigurent, des mots obscènes jaillissent de sa bouche. 
Tandis que peu à peu la personnalité de l'enfant se dédouble et se disloque face aux médecins impuissants, des profanations souillent une église voisine, un crime mystérieux a lieu sous les fenêtres des Mac Neil. La police, trop perspicace, est saisie d'horreur devant l'atroce vérité. Damien Karras, prêtre et psychiatre, sera-t-il le seul recours ?
De ce roman dont il est l'auteur, William P. Blatty a tiré un film qui a connu un extraordinaire succès - de scandale et de terreur- tant en Europe qu'en Amérique.

Mon avis:

« L’Exorciste » a été le bestseller qui a fait vibrer l’Amérique en 1971, et cela même avant son adaptation cinématographique en 1973. Durant 57 semaines d'affilée, il a figuré dans la liste des bestsellers du New York Times, et pendant 17 d’entre elles, il a été numéro un. Même si aujourd’hui, on connaît davantage « l’Exorciste » pour le film, il est important de ne pas perdre de vue sa version romancée qui, à mon avis, est tout aussi captivante et dérangeante. Autant le dire tout de suite, ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains. Même, moi qui suis plutôt imperturbable devant les films d’horreur (je les trouve généralement ridicules et pas très crédibles), j’ai ressenti quelques palpitations par moments. L’atmosphère y est d’ailleurs pour beaucoup. Dès les premières pages, un sentiment désagréable s’installe et s’accroit progressivement. À chaque changement du comportement de Regan, on sent le cauchemar se rapprocher. Et lorsque le réalisateur et ami de Chris MacNeil est finalement retrouvé mort, on sait déjà qu’il est trop tard. Commence alors la descente aux Enfers de la jeune Regan et de son entourage. Et l’auteur ne nous épargne pas, alternant les passages malsains de la possession et ceux où les autres protagonistes cherchent à comprendre, partagés entre le doute et la peur - sentiments qui finissent par nous gagner.


Mais que se passe-t-il réellement dans la chambre de l’adolescente ? Jusqu’au bout, nous ne saurons pas vraiment si Regan a été victime d’une possession démoniaque ou tout simplement d’un trouble de la personnalité multiple. Certes, on a tendance à se laisser porter par l’hypothèse que le démon Pazuzu possédait bel et bien l’adolescente, peut-être dans l’espoir d’avoir un peu plus peur ; et d'un autre côté, on peut se contenter d’adhérer au discours de la psychanalyse et voir dans le cas de Regan une forme de maladie mentale. Toutes les interprétations sont possibles, et William P. Blatty ne s’engouffre pas dans le cliché de l’histoire démoniaque de base. Il expose avec intelligence les deux théories et les affirme possibles l’une et l’autre. C’est d’ailleurs ce qui fait tout l’intérêt de ce roman et qui lui confère un caractère réaliste. L’interprétation nous appartient donc en quelque sorte.

« L’Exorciste », c’est aussi un roman sans réel personnage principal. Regan est certes le pilier du roman, puisque l’intrigue se concentre autour de son cas ; mais au-delà de cet aspect c’est un personnage qui reste assez secondaire qui se contente de nous offrir quelques passages bien glauques. Chris MacNeil, sa mère, est une femme intéressante. Il m’a semblé voir en elle le reflet de l’auteur ; même si elle est émotionnellement touchée, elle a un regard assez omniscient sur la situation. Ne comprenant pas ce qui arrive, elle va se documenter, s’interroger et tester les différentes parties susceptibles d’aider sa fille. Elle ne croit pas en Dieu et encore moins en la médecine, pourtant elle va leur confier le cas de Regan. Sa méfiance va peu à peu faire apparaître les limites d’applications de ces deux domaines. Faut-il croire davantage en la psychanalyse ou en la religion ? Peut-il exister une complémentarité entre les deux ? Son meilleur interlocuteur est le père Karras, jésuite, psychanalyste de formation et en pleine crise spirituelle. À eux deux, ils vont semés le doute dans notre esprit, nous forcer à peser le pour et le contre, sans jamais définitivement nous donner la réponse. C’est habile, tortueux et efficace. S’ajoute à ce duo, l’inspecteur Kinderman. Au premier abord, on se demande ce qu’il vient faire là. Certes, il enquête sur la mort de Burke Dennings, mais sa présence a pour but de soulever une question éthique : peut-on condamner pour ses crimes quelqu’un qui n’a pas toute sa raison ? Là aussi, pas de réponse, à nous de nous faire notre propre opinion.

Vous aurez compris, « l’Exorciste » est loin de ressembler à un banal roman horrifique, destiné à nous faire trembler de peur. Il s’agit d’une œuvre intelligente qui mériterait d’être rééditée, surtout qu’elle passe plutôt bien le cap des 40 ans, contrairement à sa version cinématographique. Un livre à découvrir, mais aussi à garder à portée de main, car il constitue une bonne base de recherche sur l’occultisme et la démonologie.

Bref, si vous mettez la main sur ce livre, lisez-le !!

Note: 5/5

 Défi lecture V&S et Abfa, catégorie Imaginaire

mardi 8 février 2011

[Défi #7] "Sans âme" de Gail Carriger


Quatrième de couv':

Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales.
Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, ne lui avait pas été présenté !
Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire.
Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame -t-il réellement dans la bonne société londonienne ?

Mon avis:


Contrairement à la plupart des avis ultras positifs que j’ai pu lire sur la toile, je vais me montrer un peu moins enthousiaste. C’est surtout dû au fait que j’avais imaginé lire toute autre chose. Techniquement, ce n’est pas un mauvais livre, il y a même de bonnes choses, mais le résultat m’a moyennent séduite. Pourquoi ? Parce qu’il faut le dire, « Sans âme » est un roman qui s’adresse essentiellement à un lectorat féminin habitué aux romances, et c’est un domaine qui ne me parle pas vraiment (du moins en matière de bouquins).

Gail Carriger possède néanmoins une plume des plus agréables. On se laisse séduire par son style un brin désuet teinté d’humour. Difficile de ne pas sentir que l’auteur est très imprégné par la littérature anglo-saxonne du 19e siècle, et on ne peut que l’en féliciter, car elle parvient à nous transporter dans le passé. Même si son roman appartient à la romance, Gail Carriger s’amuse à mêler les genres (steampunk, uchronie, fantastique, polar, comédie), et elle le fait avec habileté. Le rendu est divertissant, où l’ennuie est banni.

L’autre force de « Sans âme » réside dans sa galerie de personnages. Bien qu’ils m’aient semblé parfois un peu trop stéréotypés, je dois avouer que je les ai tous bien aimés. Alexia m’a fait un peu penser à Adèle Blansec avec son caractère affirmé, et sa capacité à attirer tous les problèmes. Lord Maccon, c’est le highlander de service, loup-garou de surcroît et qui a un sex-appeal évident. Le professeur Lyall n’est pas dénué d’intérêt, son côté discret et intellectuel fait sa force, et c’est ce qui fait de lui un excellent bêta capable de raisonner son alpha quand il le faut. Lord Akeldama incarne un vampire dandy et décadent qui m’a semblé tout droit sorti de « la cage aux folles ». Il apporte un vent de bonne humeur et de légèreté. Miss Hisselpenny, l’amie d’Alexia, fait sourire avec sa naïveté de vieille fille, et elle forme avec Alexia un duo assez hétéroclite. La famille d’Alexia est agaçante au possible. D’ailleurs, je me suis crue dans Cendrillon. Alexia est le mouton noir, destinée à rester vieille fille toute sa vie et à subir en conséquence le mépris de ses proches.

Concernant l’histoire en général, je suis plus mitigée. L’intrigue concernant les disparitions de vampires m’a donné une impression de déjà-vu et surtout elle est traitée avec facilité. Je pense que ce premier tome sert de mise en bouche ; d'ailleurs, la question sur les pieuvres reste en suspend et m’est avis que ce motif cache quelque chose et qu’il réapparaîtra dans les tomes suivants…

Ce qui m’a le plus agacée, c’est la trop grande importance accordée à la relation entre Alexia et Lord Maccon. Même si leurs joutes verbales sont amusantes, ils n’en restent pas moins exaspérants. Les séances de bécotage qui durent 4 pages m’ont sérieusement assommée. Tout cela m’a semblé un peu édulcoré et c’est ce qui fait que je n’ai pas su apprécier pleinement ce roman.

Note: 3,5/5

Défi lecture V&S et Abfa, catégorie imaginaire






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mercredi 2 février 2011

[Défi #6] "Eléanor débarque" de Lee Nichols


Quatrième de couv':
Santa Barbara : à moi la belle vie ! Quand je suis arrivée dans cette ville, j'ai tout de suite su que j'allais m'éclater! Il faut dire j'ai une super personnalité... Vous ne trouvez pas ?

Nom : Eléanor Medina. Mais tout le monde m'appelle Elle.
Adresse : Bonne question...
Statut marital : Futur ex-mariée. Plaquée par mon fiancé la veille du mariage. Ne plaît à aucun mec normal de toute façon. S'il y a un tocard dans le périmètre, ne cherchez pas, il est pour moi.
Expérience professionnelle : N'ai jamais vraiment travaillé. Mais je pourrais faire un tas de choses, comme... diseuse de bonne aventure ou détective privé ?
Prétentions salariales : Aucune... En fait, si ! Au minimum avoir une voiture potable et si possible un chien.
Ah ! Et surtout, surtout, garder les pieds sur terre !
Objectifs personnels : Hmm... Devenir quelqu'un de bien ?


Avis:
Quand Eléanor débarque à Santa Barbara, ça nous donne une histoire à la Gaston Lagaffe version talons aiguilles et QI d’huître. Nous faisons connaissance avec la jeune femme à un moment critique de son existence. Âgée de 26 ans, elle vient de se faire plaquer par son fiancé avant le mariage, alors qu’ils vivaient ensemble depuis six ans. N’ayant jamais travaillé, elle se retrouve totalement démunie. Plutôt que de se réfugier chez sa mère, elle décide d’aller squatter le canapé de sa meilleure amie, Maya, afin de commencer une nouvelle vie. Elle va rapidement réaliser que sans argent la vie n’est pas si simple, surtout quand on attire en plus la poisse.

Eléanor n’est pas une mauvaise personne en soi, c’est juste qu’elle ne réfléchit pas beaucoup et agit avec spontanéité en pensant bien faire. Elle possède encore l’innocence et la crédulité d’une enfant, c’en est même affligeant. Ajouté à cela que c’est l’incarnation de ce que j’appelle une « vraie fille » dont les seuls centres d’intérêt dans la vie sont les vêtements et les chaussures de grands couturiers, les bijoux, les potins de stars, la presse féminine, les reality shows et les hommes (surtout s’ils sont beaux et dotés d’un portefeuille bien fourni). Ce bouquin est l’éloge ou la critique (tout dépend de quel point de vue on se place) de la futilité toute féminine.

L’histoire d’Eléanor, c’est la quête d’une jeune femme qui se cherche et qui tente de trouver pour quoi elle est faite. En arrivant à Santa Barbara, elle est gonflée d’illusions, et sa tête est pleine de rêves. Mais elle doit revoir ses prétentions à la baisse. Elle enchaîne les expériences professionnelles (barmaid, détective privé, voyante par téléphone…), mais elle finit toujours par se faire virer pour des erreurs vraiment idiotes. Entre deux boulots, il lui arrive des mésaventures pas toujours très glorieuses (bombarder son propriétaire avec des préservatifs remplis d’eau, débarquer chez elle avec un homme et découvrir que les toilettes ont débordé, acheter un sac de 15kgs de riz qui se perce, se retrouver au tribunal pour avoir taché le costume d’un pauvre abruti…). Alors, l’ensemble du bouquin ne présente guère d’intérêt, puisqu’on ne fait que suivre le quotidien d’Eléanor (Eléanor va au bar, Eléanor va acheter des chaussures, Eléanor achète des gâteaux, Eléanor achète un chien… que de l’inutile), et la fin, expéditive, n’est pas vraiment convaincante.

Le réel intérêt de ce bouquin (oui, il y en a quand même un !), c’est l’humour omniprésent. Ce serait mentir que de ne pas affirmer qu’on rigole de bon cœur. Il faut avouer qu’Eléanor est un sacré numéro. En plus d’enchaîner les gaffes, elle a une manière de s’exprimer très imagée. Un exemple parmi tant d’autres :
« Non, non. L’ambulance ne s’est pas révélée nécessaire. Agression purement verbale, jusqu’à ce que Merrick explique clairement qu’elle était sa nouvelle assistante, qu’ils ne couchaient pas ensemble et qu’en fait, il n’était pas une crapule de crapaud bigame à tête chercheuse de Tchernobyl. »
Hormis l’humour, le style de Lee Nichols est vraiment très simpliste, beaucoup trop à mon goût. J’ai eu l’impression de lire un livre jeunesse… et encore certains sont mieux écrits.

Pour ma part, la légèreté du récit m’a déplu, car concrètement l’intrigue est plate, voire quasi inexistante. Certes, c’est léger et ça peut même être rafraîchissant, mais ça n’en fait pas un livre de qualité, du genre de ceux qui sont inoubliables. A choisir, je préfère perdre 1h30 à 2h de mon temps en regardant ce genre d’histoire à la télé ou au ciné. En bouquin, ça peut rapidement frôler l’indigestion…

Note: 1,5/5


Défi lecture V&S et Abfa, catégorie Harlequin




ZIMÉ - Et Après ?

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